Les dix vies de Jean-Louis

Les dix vies de Jean-Louis

lun, 01/04/2019 - 08:39
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Selon la croyance populaire, les chats auraient neuf vies. L’image vient peut-être du fait qu’ils ont la capacité de toujours retomber sur leurs pattes lors d’une chute. Jean-Louis, quant à lui, n’a rien d’un chat, hormis le fait qu’il aime bien faire dos rond et se frotter à une «criature» de temps à autre.

Il a frôlé à la mort à plusieurs occasions selon ses dires. Si certaines circonstances furent parfois dramatiques, d’autres s’avérèrent assez cocasses. À l’entendre, il aurait eu 10 vies. Néanmoins, comme un chat, il est toujours retombé sur ses pattes.

Laissons-le nous raconter les nombreuses fois où il a côtoyé la mort.

1: «À l’âge de 4 ans, je suis tombé dans le réservoir de 600 gallons qui contenait la purée des truies qu’on élevait. Heureusement mon frère Raymond était là. Il  m’a agrippé par une patte et m’a sorti de là.»

Pour ceux qui ont déjà connu cette bouette à cochon, le petit Jean-Louis ne devait pas sentir bon!

2: «Puis vers l’âge de 6 ans, je suis encore une fois tombé, mais cette fois-là dans la chute à foin; une dégringolade de 20 pieds avec perte de conscience

3: «J’avais 8 ans quand je suis vraiment passé à un cheveu de la mort. Je suis tombé en bas du tracteur à papa et il m’a roulé dessus. En route pour l’hôpital de Rouyn, entre deux reprises de conscience, je vomissais du sang dans l’auto. Après une hospitalisation de deux semaines, j’ai été 4 mois sans bouger

Queue de veau comme il était, son père avait du l’attacher…

4: «À 10 ans, avec mon frère René et des voisins, on s’installait dans un pneu de camion et on s’élançait dans la pente enneigée derrière la grange à foin. Quand vint mon tour, ça descendait à 30 milles à l’heure. J’ai frappé un piquet de clôture à vache ben d’aplomb. À travers les étoiles, c’est là que j’ai aperçu la station spatiale pour la première fois.»

5: «À l’adolescence, j’ai abattu par mégarde un arbre sur une ligne électrique à haute tension. Le temps qu’il glisse finalement par terre, j’ai servi de «ground» pendant plusieurs secondes, le courant passant de l’arbre à ma scie à chaîne puis à mon corps.»

Il a tellement serrées les mâchoires que ses dents ont raccourcies d’un quart de pouce.

6: «Plus tard, je suis passé à un cheveu d’être avalé par la presse à foin. Une balle était sortie mal attachée. En voulant l’engouffrer dans la presse, une corde resta accrochée à ma bottine et me tirait vers la gueule de la machine. C’est un miracle si j’ai réussi à m’en sortir

Heureusement car il aurait été découpé en tranches de 6 pouces par le couteau de la presse.

7: «À 28 ans, en découpant à la scie à chaine l’ensilage gelé dans le silo fosse, j’ai tout-à-coup commencé à voir de grands ronds noirs sur les murs. Ça m’intriguait car je n’avais pas eu connaissance que quelqu’un avait peinturé les murs. Pis là je suis tombé à genou et j’ai compris que j’allais m’asphyxier.  Miraculeusement, j’ai pu ramper vers la sortie et j’ai été  à une minute de la mort. J’ai vomi le gaz de la scie pendant 3 jours.»

8: «Un 15 avril, une remorque pleine de bétail derrière mon camion et une brume opaque à l’avant, je suis passé tout droit au bout d’une route dans le coin de Rouyn. La lourde charge m’a poussé 100 pieds dans le bois. Heureusement cette fois-là, le camion, le bétail et moi on s’en est bien sorti.»

9: «À 60 ans, encore en abattant un arbre, ce dernier a basculé sur un autre arbre penché et m’a frappé de plein fouet dans l’estomac. Ça m’a coûté une journée à l’hôpital, deux côtes cassées et… un dentier car l’autre, sous l’impact, a été éjecté et je ne l’ai jamais retrouvé

On aime bien son nouveau sourire…

Et c’est ici que Jean-Louis bat le record du chat!

10: «En remplaçant les poutres d’acier et le plancher de lattes de ciment dans l’étable à logette, je suis passé à un cheveu de basculer dans la fosse à fumier de 12 pieds de profond. Soulevant une poutre avec le Bob Cat, ma bottine est restée coincée sur la pédale, de sorte que l’arrière du Bob Cat s’est soulevé et je me suis trouvé suspendu au dessus du vide. Par chance, j’ai eu le réflexe de fermer la switch et l’arrière est retombé sur ses roues. Je suis descendu du Bob Cat en tremblant pis mes jambes se sont mises à marcher toutes seules dans tous les sens. Ma journée s’est terminée là.»

Pour l’heure, le matou Jean-Louis a perdu ses griffes et ses dents. Il ne sort plus et donc ne chasse plus. Cependant il aime bien passer ses journées allongé près du poêle en  ronronnant et en attendant sereinement la fin de (peut-être) sa dernière vie.