Décès de Marcel Caron
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À leur assemblée du 27 février 1927, les marguilliers de Palmarolle décident donc de bâtir un presbytère. Ils prient l’autorité diocésaine d’autoriser du même coup la dépense de $4,000 en deux ans et un emprunt de $500. Une souscription, qui a rapporté $1,000, et les recettes des deux premières années permettent de lancer l’entreprise sans un emprunt plus élevé. L’autorisation de l’évêque ne tarde pas.
Les colonies organisées le long de la voie ferrée, de 1920 à 1926, étaient allées assez rondement dans leur organisation matérielle. C’était bien le cas pour les paroisses s’étendant de Senneterre à La Reine. Région nouvelle, certes l’Abitibi doit se développer rapidement sans suivre, souvent, les sentiers battus. C’était, semble-t-il, l’idée qu’entretenait pour sa part le ministère des Terres et Forêts quand, en 1919, il délimitait deux cents acres de terre pour la future ville de Palmarolle.
Les premiers membres du banc d’œuvres sont élus le dimanche 26 décembre. Ce sont Héras Richard, marguillier en charge, Alphonse Morin et Moïse Gauthier (En 1947 le banc sera occupé par Joseph Morin, François Caron et Achille Mailhot).
Le dimanche 11 juillet suivant, le curé fait appel à la coopération de ses paroissiens pour nettoyer l’emplacement de l’église et du presbytère futurs. Le pasteur ne perd pas de temps. Généreuses, ses ouailles répondent à son appel. Le samedi 16 juillet, l’abbé Halde célèbre la messe et, fait nouveau dans le canton, consacre des hosties pour le lendemain. Ce geste inaugure la présence permanente de Jésus-Eucharistie au milieu de la population de Palmarolle.
Les résidents de Palmarolle le comprennent bien eux qui, dès septembre 1923, ouvrent une première école dans le village. Mlle Anne-Marie Cloutier, future femme de Stanislas Pelletier, en est la première titulaire. La classe est logée dans la maison de Félix Brousseau, sur la partie nord du lot 27 du rang VII.
Chacun s’arrache comme il peut. Nulle part ne saurait s’appliquer avec plus de justesse le précepte évangélique: « Aide-toi, le ciel t’aidera. »
L’abbé Ephrem Halde vient répondre. L’homme qui est là se présente comme le batelier Xavier Couillard, du canton Palmarolle. Il dit comme ça: « M. l’abbé, je m’en viens chercher le prêtre pour la femme d’Héras Richard de par chez nous. On craint qu’elle n’en ait guère pour longtemps. C’est de valeur car elle va laisser des orphelins, dont un enfant de trois jours. »
Xavier Couillard, fils d’un pionnier de Palmarolle, est à la gouverne de son transport. Il a le visage épanoui, le nautonier, car il conduit une nouvelle famille dans son canton; elle s’ajoutera aux trois ou quatre qui y vivent déjà.
On est peu loquace à bord pourtant: le bruit plus ou moins régulier du moteur est à peu près seul à rompre le silence de la grande nature dans laquelle, à chaque seconde, la barque enfonce un peu davantage ses cinq occupants.
Ce sol d’alluvions argileux, défriché, égoutté et bien cultivé, produit en quantité le mil, le trèfle, les grains, les légumineuses et les légumes. Cette région deviendra fameuse pour l’industrie laitière, l’élevage et la culture mixte.