1926 : les premiers bans¹ dans la colonie de Palmarolle

1926 : les premiers bans¹ dans la colonie de Palmarolle

sam, 03/09/2022 - 09:17
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Maintenant que la colonie a son pasteur, elle va se développer régulièrement, mais pas précisément toutefois selon les méthodes en vigueur en d’autres endroits. Le 4 juillet 1926, l’abbé Halde offre pour la première fois le Saint-Sacrifice dans la chapelle en voie d’agrandissement. Comme on ne dispose pas du nécessaire, on se contente d’une messe basse.

Le dimanche 11 juillet suivant, le curé fait appel à la coopération de ses paroissiens pour nettoyer l’emplacement de l’église et du presbytère futurs. Le pasteur ne perd pas de temps. Généreuses, ses ouailles répondent à son appel. Le samedi 16 juillet, l’abbé Halde célèbre la messe et, fait nouveau dans le canton, consacre des hosties pour le lendemain. Ce geste inaugure la présence permanente de Jésus-Eucharistie au milieu de la population de Palmarolle. Et le dimanche 25, jour de la fête de sainte Anne, le curé fait sa première publication de bans; elle est double: Irénée Côté et Germaine Bégin d’une part et Armand Petit et Gabrielle Brousseau d’autre part; le second couple se marie le lendemain tandis que le mariage du premier sera béni le 2 août.

L’allonge de la chapelle est terminée pour la mi-août. Le dimanche 15, M. Halde y fait la première vente des bancs: elle rapporte $296. On décide en même temps que les places de bancs seront vendues deux fois l’an. En 1931 toutefois, à cause de la crise économique et pour ne pas surcharger les colons, on optera pour la vente annuelle. Ce dimanche 15 août est davantage remarquable du fait de la solennité de l’Assomption et de la célébration de la première grand’messe dans la paroisse en formation. La première messe chantée sur semaine est célébrée le jeudi suivant. Le dimanche 5 septembre les fidèles assistent à une autre cérémonie qui les rive davantage à leur coin de pays neuf: la bénédiction d’une cloche de marque « Paccard ». C’est déjà bien car, plus tard, des colonies plus avancées en âge devront se contenter d’une cloche de locomotive.

Et la vie se poursuit dans le canton, avec son cortège d’événements, les uns heureux, les autres moins. L’unique cloche qui, le dimanche 12 septembre, annonçait l’ouverture de la première retraite paroissiale avec le Père Dumont, o.p. comme prédicateur, sonne tristement, une semaine plus tard, le glas de Théodore Vallières, époux de Marie Gagnon, décédé à l’âge de 67 ans. Le pionnier est inhumé dans le cimetière dont il a contribué au défrichement quelques semaines auparavant. La cloche redeviendra cependant joyeuse le 21 septembre pour le mariage à la même messe de Willie Théberge avec Marie Fortier et de Rosaire Tremblay avec Germaine Bernier. Elle se fera joyeuse encore le 15 octobre, mais avec un petit « air » malin cette fois peut-être, quand elle sérénadera Josaphat et Napoléon Richard, deux frères avancés en âge du rang I de La Sarre, qui épouseront les sœurs Béatrice et Thérèse Vaillancourt, âgées de 15 et 17 ans respectivement.

Elle n’est pas moins joyeuse encore la cloche solitaire quand, le premier vendredi d’octobre, elle convoque les paroissiens à l’ouverture du mois du Rosaire où l’institutrice du village et ses élèves font les frais du chant. Elle sonne avec d’autant plus d’allégresse, l’heureuse cloche, qu’elle sait depuis son arrivée à Palmarolle que le site de l’église a été choisi en une fête de la Vierge et elle pressent qu’à l’érection canonique prochaine, Notre-Dame sera de nouveau à l’honneur. Mgr Rhéaume émet de fait le 5 novembre 1926 le décret d’érection et place la nouvelle paroisse sous le patronage de Notre-Dame de la Merci. Les paroissiens avaient signé le 21 avril la requête à cette fin et le curé Lalonde était venu le 27 octobre dresser le procès-verbal « de commodo et incommodo ». Le décret est lu officiellement les dimanches 7 et 14 novembre dans la chapelle de Palmarolle et l’église de la Sarre. Un mois plus tard, le 14 décembre, le curé Lalonde vient bénir le premier chemin de croix.

¹ La publication d’un ou des bans, lors de la messe du dimanche, était l’annonce d’un ou des mariages à venir. « Ceux qui voient des empêchements à ces mariages doivent les signaler au presbytère », terminait le curé.

Source : Gérard Ouellet, Hier à Palmarolle