Journal Le Pont version papier: vivra ou mourra?

Journal Le Pont version papier: vivra ou mourra?

mar, 26/01/2021 - 09:12
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Le mois dernier, je signais un éditorial à propos du manque de relève pour la production et la gestion du Journal Le Pont. L’équipe actuelle étant vieillissante et essoufflée, je déplorais que sa survie à long terme puisse être menacée. J'émettais en outre une hypothèse sur les raisons de ce manque de relève.

À cet effet, je posais trois questions :

  1. Mais d’abord y en a-t-il une relève intéressée?
  2. Avec leurs responsabilités professionnelles et familiales, les plus jeunes ont-ils la disponibilité pour suivre, commenter et écrire l’actualité locale et régionale tout en gérant la partie administrative d’un journal?
  3. Comment intéresser des plus jeunes à écrire dans un journal qui est lu par la génération des 60 ans et plus?

Portons la réflexion un peu plus loin. Précisons d’emblée que le Journal Le Pont n’est pas le seul à être confronté à cette réalité. La plupart des journaux écrits communautaires du Québec (plus de 80) sont confrontés à ce problème, et de plus doivent faire face à une baisse des revenus publicitaires qui migrent vers le Web, ainsi que la diminution et le vieillissement de leur lectorat.

Maintenant revenons chez-nous. Il est assez significatif de constater que ceux qui ont fondé le Journal Le Pont en 1975 (le regretté Lionel Gauthier et son équipe) ont ou auraient le même âge que les responsables de ce journal en ce moment. Est-ce à dire que c’est le journal d’une génération? À l’évidence, le Journal Le Pont vieillit à la même vitesse que la majorité de ses lecteurs… Est-il destiné à mourir avec eux?

Toutefois, nous constatons que la version Facebook du Journal Le Pont rejoint et suscite un intérêt certain chez plusieurs tranches d’âge dans notre communauté. Le feedback est à chaud, instantané, même s’il ne dure que quelques heures. C’est dire que nous devons alimenter la page sans arrêt afin de ne pas perdre l’intérêt des visiteurs.

À Palmarolle récemment, des sujets qui touchaient directement la population locale, notamment les rebonds de la politique municipale, la fête de l’Halloween d’octobre dernier version Covid et les décorations de Noël 2020 dans le village, empilaient les commentaires sur les réseaux sociaux. Ça prouve qu’il y a un intérêt pour l’information locale dans notre communauté. Cette plateforme peut aussi servir à l’occasion à la mobilisation citoyenne sur des enjeux cruciaux, ce qui n’est pas le cas pour un journal écrit mensuel. Est-ce que c’est sur cette plateforme numérique que Le Pont survivra?

Presque tous les journaux écrits communautaires du Québec ont pris ce virage numérique depuis deux ans. Le Journal Le pont a effectué le sien en créant son site Web et sa page Facebook tout en appréhendant que l’avenir de l’information locale et communautaire pourrait ultimement passer par là. Encore faudra-t-il des bénévoles passionnés pour alimenter ces plateformes numériques.

Il n’en demeure pas moins qu’avec la prolifération de ces nouveaux médias, les organismes, qu’ils soient municipaux ou communautaires, ont de plus en plus leur propre canal de diffusion d’informations, notamment un site Web ou une page Facebook. En conséquence, nous, au Journal Le Pont, en sommes souvent rendus à non pas rechercher la nouvelle ou les informations de façon traditionnelle, mais à tout simplement les partager sur notre propre plateforme numérique.

À la vue et au su de tout cela, faut-il craindre la fin du journal papier?