Les Lapointe reviennent à Palmarolle

Les Lapointe reviennent à Palmarolle

mer, 26/04/2023 - 09:51
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Suite et fin du séjour des Lapointe aux USA à la fin des années ‘60

Pendant qu’on vivait à Leominster, mon grand-père Wilfrid Bédard, le 3e mari de ma grand-mère maternelle, est mort du cancer des poumons.

Les seules personnes qui sont allées au Canada aux funérailles sont ma mère et sa sœur, tante Germaine. Je ne me souviens plus si leurs deux frères sont allés aussi. Ils sont tous morts maintenant alors je ne peux pas leur demander. Je n’ai jamais connu mon grand-père Amédée Vachon; ça fait que pour moi c’était grand-papa Bédard mon grand-père. Il était tellement fin! Ma grand-mère l’avait connu quand elle demeurait chez-nous à Macamic, après le décès de mon grand-père Vachon. C’était l’année de ma naissance en 1954. Grand-papa Bédard faisait la livraison du pain à domicile dans ce temps-là.

On est maintenant rendus à l’automne.  Tout le monde se prépare pour la fête de l’Halloween. Maman nous a acheté des costumes. Je ne me souviens plus du mien mais je me rappelle que ceux de Mario et Michel étaient le petit fantôme Casper. Ma cousine Diane Vachon, la fille de mon oncle Gérard, était venue avec nous-autres.  Chez-nous en Abitibi on partait avec seulement un sac de papier; mais là-bas tante Carmen nous a dit d’apporter des taies d’oreillers…   Quoi? Des taies d’oreillers? Eh oui! À Leominster, les gens donnaient des grosses barres de chocolat, des chips, des canettes de liqueur et des bonbons en masse!  On n’avait jamais vu ça!  De retour à la maison, mon oncle Arthur était là et nous a dit qu’il fallait jeter tous les bonbons qui n’étaient pas enveloppés ainsi que les fruits.  Dans les villes ont ne sait jamais ce qui peut arriver!

Nous voilà rendu au mois de novembre. Tout allait bien à l’école. J’avais eu un bon bulletin scolaire. Je commençais à parler anglais et je le comprenais assez bien malgré qu’on parlât toujours en français avec nos cousins et cousines. Papa n’était pas heureux. Il s’ennuyait de l’Abitibi et de son travail d’électricien. Un jour, ma grand-mère Lapointe qui était chargée de vendre notre maison, a téléphoné pour dire qu’elle n’était pas encore vendue et que si on voulait, on pouvait revenir à Palmarolle. Papa était fou raide! Je ne l’avais jamais vu si heureux je pense. Il sautillait partout! Marjolaine, qui n’avait pas eu une bonne expérience à date, était très contente elle aussi.  Mais moi j’étais tellement triste d’apprendre cette nouvelle. Je m’étais bien adaptée à mon environnement et en plus je n’étais pas encore bilingue et ça pour moi c’était très important. Je trouvais mes cousins tellement chanceux de parler les deux langues.  Je savais qu’en retournant au Canada, je ne pourrais plus pratiquer mon anglais.  Donc, mon père a pris la décision de ramener sa famille au Canada. 

C’était facile de repartir parce que le loyer appartenait à mon oncle Arthur, le frère de maman.  On n’avait pas de bail.  Le 2 décembre 1967, on prenait la route vers le nord. Lise et Claude sont retournés avec papa dans sa van tandis que maman est repartie en autobus avec ses quatre autres enfants.  Il n’était pas question que ma grand-mère Lapointe revienne nous chercher!