Le dernier sacrement

Le dernier sacrement

lun, 28/10/2019 - 19:58
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Si vous vous trouviez un vendredi après-midi sombre et pluvieux dans une chambre d’hôpital, au chevet d’un cancéreux en phase terminale, auriez-vous le goût de rire? C’est ce qu’ont vécu quatre cents personnes, le vendredi 4 octobre dernier, à la Salle Desjardins de La Sarre.

Le pauvre malade, alité, se nommait monsieur Prud’homme, personnage joué par Denis Bouchard, auteur, acteur et metteur en scène d’une pièce intitulée : Le Dernier Sacrement. Malgré cette situation triste à pleurer, nous avons beaucoup ri. Parce que le patient lui-même ne cessait de rire et de nous faire rire de son état de moribond dans l’attente du grand départ.

Une infirmière à son chevet reçoit ses confidences et ses propos portant sur la mort et sur les religions. Pour se donner de l’inspiration, le malade a visité plusieurs unités de soins palliatifs et s’est rendu au chevet de nombreux patients pour recueillir leurs impressions, leurs craintes, mais aussi pour constater leur sérénité face à la mort.

Qu’ils soient non-croyants comme lui ou détenteurs d’une foi religieuse, c’est souvent faux, comme on nous le laisse croire, que ces derniers meurent l’esprit plus en paix.  Parfois même, les croyants sont pris de panique ou d’angoisse lors de ces derniers instants de vie. Ils craignent un châtiment ou  une privation du bonheur éternel.

Bien sûr le patient ne manque pas de souligner l’absurdité de certaines croyances religieuses communes à toutes les doctrines. Il n’impose cependant pas ses opinions;  il les nuance plutôt en les enrobant dans des commentaires humoristiques.

Cette pièce est menée sous le signe de la tolérance et du respect. Les ardents défenseurs de la foi ne sortiront pas de ce spectacle choqués par les propos de Denis Bouchard. Peut-être cependant se questionneront-ils davantage sur la pertinence et sur le sérieux des rites et des croyances qu’on leur propose ou pis, qu’on leur impose.