Une nouvelle saison qui s'annonce

Une nouvelle saison qui s'annonce

dim, 24/04/2022 - 10:19
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Nous avons réussi à passer à travers l’hiver et il faut avouer qu’il a été pénible; du froid et de la neige à profusion. La bonne nouvelle c’est que l’ouverture de la pêche rime avec l’arrivée des beaux jours.

Dans ma chronique ce mois-ci, j’aimerais vous parlez des particularités du lac Abitibi. Cet immense plan d’eau séparé par la limite frontalière avec l’Ontario est un peu particulier et les techniques de pêche pour connaitre du succès le sont tout autant.

Le lac Abitibi couvre une superficie de 931 km² et il fait 90 kilomètres de long sur 22 kilomètres de large. Il compte environ 200 plages et 900 iles. Ce qui le rend particulier c’est que malgré sa majestuosité, il demeure très peu profond et en plus, il ne comporte peu ou pas de structure. Cette caractéristique le rend très difficile à pêcher. Ses eaux sont turbides et par chance, car aucun doré ne pourrait y survivre. Comme le doré est lucifuge, c’est-à-dire qu’il fuit la lumière du jour, l’eau peu profonde se doit d’être chargée de sédiment, ce qui freine la pénétration de la lumière. L’environnement du doré est donc parfait malgré la faible profondeur.

Les frayères sont très nombreuses sur ce plan d’eau. Or, contrairement à ce que plusieurs peuvent croire, les dorés ne frayent pas sur les plages, mais bien sur les pointes de roche. Ils ne peuvent déposer leurs œufs dans le sable car ces derniers ne se développeraient pas à cause du manque d’oxygène. Les pointes s’avançant vers le large et les pointes des îles orientées vers l’ouest ou le nord-ouest sont tous des sites potentiels de frayère. Les femelles déposeront leurs œufs dans les interstices des gros cailloux. À cet endroit, les œufs seront protégés des prédateurs. Comme les pointes de roches sont orientés en face des vents dominants, le vent et les vagues brasseront l’eau et apporteront l’oxygène nécessaire.

Une question que m’est fréquemment posée est celle-ci : pourquoi la pêche n’est plus bonne passé le 15 juin sur le lac Abitibi ? La réponse est simple; l’eau devient trop chaude près du rivage. Les dorés se déplaceront donc vers le large et comme le fond du lac est complètement plat, les poissons sont partout et nulle part en même temps. Ils sont en constant déplacement derrière les bancs de poissons appâts. J’ai remarqué que quand on commence à prendre des malachigans sur les plages, la fin de la bonne période approche.

Il reste que le lac Abitibi est un magnifique plan d’eau pour la navigation. Nous sommes chanceux d’avoir un club nautique qui entretien les balises. La plaisance est beaucoup plus sécuritaire en les suivant et on peut accéder à des endroits très reculé en se procurant la carte numérique. On peut faire des longues randonnées et découvrir des plages cachées. Vous savez quoi? Je crois sincèrement que le lac Abitibi cache de véritables monstres, dorés ou brochets. Nous sommes chanceux de demeurer à quelques pas d’un bijou méconnu du reste de la province. Bon été!