Je vais à la pêche blanche depuis mon tout jeune âge et les deux premières semaines du mois d’avril étaient une période où la pêche se pratiquait encore sécuritairement et ce avec d’excellents résultats. Aujourd’hui, rien n’est moins certain. Les changements climatiques y sont peut-être pour quelque chose.

Au moment d’écrire ce texte, il pleut abondamment et le mercure frôle le 10 degrés Celsius. C’est pourquoi aujourd’hui je vous parle de pêche et surtout de sécurité en fin de saison. L’an passé au début d’avril j’ai participé à un tournage de l’émission Leurre juste avec Daniel Robitaille. Pour l’occasion ma copine et moi avions apporté l’équipe de tournage sur le grand lac Abitibi. La journée de pêche était merveilleuse, la température et les poissons étaient au rendez-vous. Malheureusement, l’expérience s’est terminée plus tôt que prévu.

Après le diner, deux VTT sont passés le long de notre installation et ont calé à travers la glace à environ 2 kilomètres plus loin. Par chance, des pêcheurs se sont vite déplacés pour leur porter secours et tout le monde s’en est sorti sain et sauf. Cependant cet évènement a mis fin à notre journée de pêche. Durant la journée, je m’étais aperçu que la glace amincissait par en dessous à une vitesse incroyable. À vrai dire je n’avais jamais vécu quelque chose de semblable. Un phénomène inexplicable, mais les faits eux étaient là; donc je mis un terme à la journée sans plus attendre.

Habituellement, le lac Abitibi en fin de saison est recouvert d’une épaisseur de glace plus que sécuritaire. Ces dernières saisons, ce n’est pas le cas et nous devons désormais changer notre façon de voir la situation. Nous devons être attentif à la glace d’une sortie à l’autre en mesurant l’épaisseur en perçant nos trous. Faites attention au gros trou formé par une cabane à pêche; vous savez que la gadoue monte facilement à de tels endroits, ce qui quelquefois altère la qualité de la glace.

Après une grosse pluie, le niveau des ruisseaux et des rivières monte. Ces tributaires apportent du courant au lac et l’embouchure de ces cours d’eau devient très dangereux. Faites aussi attention aux endroits où il y a eu beaucoup d’activité. Les nombreux trous percés durant l’hiver peuvent s’agrandir et cela fragilise la glace.

Le but de cette chronique n’est pas de vous faire peur. Mais il faut avouer que les temps ont changé et nous devons adapter nos habitudes et devenir encore plus prudents. Auparavant, les deux premières semaines de pêche en avril étaient sécuritaires. Ces dernières années, rien n’est moins certain. Donc allez-y modérément, aucun poisson ne vaut la vie d’un pêcheur.