Force est d'admettre que les mesures d'hygiène de l'époque n'avaient rien à voir avec celles d'aujourd'hui. Bien sûr, les avancées technologiques nous servent, mais sommes-nous plus zen pour autant? Nous accordons-nous le luxe de réfléchir à l'avenir que nous souhaitons connaître?

Nos ancêtres qui travaillaient dur pour nourrir leur famille vivaient plus légers. Enfin, d'une certaine manière puisqu'ils n'étaient pas surchargés de corvées administratives visant à faire fructifier leurs minces avoirs et n'étaient pas étouffés par les obligations ni submergés par la publicité. Ils se sentaient plus libres même avec moins de confort et l'essentiel leur suffisait pour goûter à la quiétude d'une vie simple. Sans nécessairement beaucoup de moyens, ils étaient solidaires et savaient s'adapter aux conditions des saisons pour en tirer le meilleur parti possible et ils prospéraient tout de même. Les relations humaines reflétaient une authenticité certaine. Bien sûr, la vie ne va pas en arrière ni ne s'arrête avec hier... Mais le mieux serait de tirer les leçons du passé avant d'envisager l'avenir.

Aujourd'hui, tout un chacun ne veut ou ne peut vivre que dans le regard de l'autre. Pour beaucoup, l'image idéale projetée semble un objectif prioritaire, ce qui mène les uns à plonger dans le consumérisme et les autres à chercher en vain à se définir, à questionner leur identité propre, à errer en quête de sens. S'agit-il de continuer à nous définir dans le regard de l'autre à travers ce que nous possédons ou s'agit-il plutôt de continuer à apprendre à mieux nous connaître au fil du temps pour arriver à nous construire intérieurement, question de découvrir nos valeurs et savoir qui nous sommes vraiment? L'interaction avec l'autre est la clef. Parlons-nous. Cela pourrait se traduire par conjuguer avoir et être.

L'époque actuelle est propice à ce genre de réflexion et la résilience que le contexte suscite comme une grâce souhaitable peut ne jamais nous atteindre si nous sommes incapables de seulement nous déposer un peu la tête. Dans le Petit Larousse, le mot résilience désigne deux choses : 1. Matériel, caractéristique mécanique qui définit la résistance aux chocs d'un matériau. 2. Psychologique, aptitude d'un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatisantes. Ce n'est pas donné à tout le monde! Que l'image sociale demeure intacte, qu'on soit dans le déni le plus total, chaque individu a ses limites, au-delà desquelles peut s'installer un mal-être ou une altération de la santé.

Les phénomènes nuisibles à l'humanité et à la planète entière nous amènent à considérer notre fragilité, notre vulnérabilité, notre aptitude à encaisser les mauvais coups et par ailleurs mieux encore, à considérer notre force intérieure lorsque les choix que nous faisons désormais nous sont dictés par notre résilience pour nous construire ou nous reconstruire plus solides face à toute éventualité.

Or, les changements que nous sommes appelés à connaître en tant qu'humains nous demanderont de faire preuve d'intelligence pour discerner ce qui est bon de ce qui ne l'est pas. La plus grande qualité de ce siècle sera l'adaptabilité au changement. La deuxième plus grande qualité? L'ouverture d'esprit. La troisième? La capacité d'accueil, l'accueil de l'autre dans ses différences, le vivre ensemble, l'accueil d'idées qui nous élèvent et qui pourraient constituer des solutions viables aux enjeux planétaires qui ne manqueront pas de nous confronter à nous-mêmes et à nos vraies valeurs. Nous vivons sur une petite planète.

Ainsi pourrons-nous continuer de nous construire ou, à tout le moins nous reconstruire, en nous adaptant, en pratiquant cette ouverture consciente et en accueillant ce qui vient avec confiance, les yeux, les oreilles, les mains et les bras ouverts, même masqués!