Des « pyramides » découvertes en Abitibi

Des « pyramides » découvertes en Abitibi

ven, 30/10/2020 - 09:03
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Nous sommes en l’an 2520. Il y a quelques centaines d’années, des bouleversements climatiques, des catastrophes naturelles et de mortelles irruptions solaires ont décimé l’Humanité. Quelques pochettes d’humanoïdes ont survécu, éparpillées sur un immense territoire.

Les satellites ainsi que les ordinateurs qui rythmaient et contrôlaient la vie de ces derniers sont hors d’usage depuis belle lurette de sorte que ce qui reste des Humains est presque revenu à l’âge de pierre. Les connaissances du passé ayant été perdues depuis longtemps, ils se croient seuls sur la planète.

Un groupe de ces Humains remonte péniblement des voies d’eau à bord de rudimentaires esquifs. Devenus nomades, ils sont à la recherche d’un endroit où ils pourraient s’implanter et survivre. Ils s’orientent à l’aide de vieilles carte géographiques délavées et peu lisibles. Un jour, ils abordent un endroit qui fut autrefois l’Abitibi, peuvent-ils difficilement lire sur la carte délavée. La nature y avait repris ses droits et recouvert le territoire d’une dense forêt.

Après quelques jours de repos sur la rive d’un lac, ils décident d’explorer les alentours. Ils remontent lentement une rivière toute en méandres et aux eaux paresseuses. Et voilà que bientôt ils aperçoivent avec stupéfaction un dôme blanc émergeant de la canopée. Du coup, ils sont intrigués. Ils s’approchent lentement, guidés par la coupole luisant au soleil. Sur place, ils découvrent un étrange monument envahi par la végétation. C’est un long cigare vertical percé de haut en bas, sur un côté, de plusieurs petites ouvertures carrées. De lointains souvenirs, que la mémoire leur a transmis, remontent lentement à la surface et ils spéculent. Serait-ce une reproduction de fusées d’une très vieille civilisation? Ou une résidence des temps anciens? Des observatoires du ciel?

Ce qui précède est une fiction, bien sûr. Mais à l’évidence, advenant que la vie humaine disparaisse un jour du territoire abitibien, il y a fort à parier que des vestiges de notre passage subsisteront longtemps.

Il y a 6000 ans, les Égyptiens ont élevé des monuments gigantesques qui, aujourd’hui trônent encore et défient le temps. Dans 500 ans, en Abitibi, nous aussi aurons nos « pyramides ». Ce seront nos silos verticaux en dalles de ciment.

Déjà, sur des fermes abandonnées, les bâtisses sont écrasées mais le silo tient bon, témoin d’un temps plus prospère. Construits à partir des années ‘70, ces silos en ciment connurent leur apogée dans les années ’80 et ’90. Plusieurs producteurs de lait en possédaient un, deux, parfois trois ou quatre. Ils servaient à entreposer le fourrage, détrônant du coup la petite balle de foin sec. La méthode de conservation était excellente mais la récupération s’avérait problématique, surtout en hiver quand le gel leur faisait la vie dure.

Puis arriva un nouveau concept : l’ensilage de balles rondes. Ce sont ces longs boudins blancs qu’on aperçoit maintenant un peu partout chez les cultivateurs. Et voilà détrôné à son tour le silo en dalles de ciment, pointant toujours fièrement son dôme vers le ciel.

À l’instar des pyramides d’Égypte, nos silos verticaux, « pyramides » de l’Abitibi, défieront eux aussi le temps. Ils rappelleront aux colonisateurs d’un lointain futur qu’ils ne sont pas les premiers à arpenter le territoire.