Petite planète

Petite planète

mer, 01/04/2020 - 08:59
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Nous y voici. Difficile de ne pas voir les proportions que prend le phénomène du covid-19… Un jour ou l'autre, il fallait s'y attendre.

Le virus voyage avec les humains. Et les humains sont si mobiles et soumis au changement que toutes les conditions optimales à la prolifération sont réunies. De là la décision de contraindre la population à l'isolement pour stopper la multiplication des personnes infectées… et, du coup, la probabilité de transmission de la maladie. Du moins souhaitons-nous la ralentir le plus possible.

On nous disait vers la fin février que nous n'étions pas assez proactifs. On nous disait de voir, en deux semaines, soit vers la mi-mars, où nous en serions, car on craignait le pire. C'est alors qu'on s'est rendu compte, et plus encore aujourd'hui, de la gravité et de l'ampleur du problème auquel nous sommes confrontés.

Mais à quelque chose malheur est bon… si l'on peut dire, compte tenu du fait qu'en région éloignée, on ne se sent pas concerné autant que les habitants des grandes villes du sud. C'est une fausse perception. Le contrôle de la situation nous échappe, dans la mesure où circulent encore jusque sur notre territoire, des humains contraints par leur travail à maintenir des conditions viables pour toute la population, soit l'approvisionnement en denrées alimentaires et autres, des services qu'on qualifie d'essentiels et c'est là qu'on s'aperçoit de l'importance de l'efficacité de ces gens qui assurent. Ils ne sont pas soumis au confinement… en tout cas, pas encore, car ils sont tenus, par la nature de leur travail, à poursuivre les efforts pour faire en sorte que l'ordre règne dans notre société durement éprouvée. Sachons prendre conscience de ces faits pour nous positionner quant aux responsabilités qui nous incombent face à ce fléau. Nous devons garder à l'esprit le souci de l'autre et de son bien-être, dans la mesure de nos moyens physiques, psychologiques et matériels.

Par ailleurs, quand nous pensons À quelque chose malheur est bon, il s'agit d'autre chose encore dont nous avons l'occasion de prendre conscience : la planète que nous habitons devient beaucoup plus petite, soudainement. Nous avons l'occasion de nous rendre compte d'une manière plutôt radicale de notre vulnérabilité et de notre fragilité, face à un phénomène qui nous affecte tous à divers degrés. Cependant nous sommes tous égaux quant à notre nature humaine, soumis que nous sommes aux aléas de la santé du système immunitaire de chacun. Nous pouvons donc désormais mieux considérer les enjeux d'autres natures qui nous concernent tous, soient les conséquences des activités humaines sur cette planète qui est jusqu'à maintenant notre seul vaisseau dans un univers matériel fragile, à l'équilibre précaire qu'il nous faut protéger en priorité car il y a péril en la demeure.

Il y eut un Avant covid-19, il y aura un Après covid-19… espérons que cela nous serve de leçon pour mieux cerner nos priorités dans un avenir où la conscience des enjeux planétaires s'élargira grâce à cette expérience notable. Si nous tenons compte de l'itinéraire parcouru quant aux impacts du virus et que nous pouvons reconnaître les erreurs de parcours commises, nous ne les répéterons peut-être plus.

Un autre aspect intéressant reste le fait que le covid-19 n'est pas discriminatoire, comme le faisait remarquer Sophie Langlois, journaliste à Radio-Canada. Il s'attaque aux riches comme aux pauvres et le critère de pauvreté et d'insalubrité qui y est souvent associé provoque moins d'incidence sur la propagation que les transports et les voyages d'un pays à l'autre qui sont l'apanage des gens plus fortunés. Pour une fois, les principaux vecteurs ne sont pas issus des milieux modestes, mais bien des milieux plus aisés. Mais ne nous méprenons pas : nul n'est à l'abri du covid-19.

Dans l'urgence, sachons tirer partie de ce pénible passage dans une autre réalité très terre-à-terre en élargissant impérativement notre conscience planétaire pour assurer la suite du monde. Soyons vigilants.