Immigration: Palmarolle perd deux citoyens

Immigration: Palmarolle perd deux citoyens

jeu, 15/07/2021 - 10:38
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À cause de tatillonnage administratif entre Ottawa et Québec, deux citoyens arrivés de France pour Palmarolle il y a deux ans se sont vu, le 30 juin dernier, dans l’obligation de quitter pour le Nouveau-Brunswick.

Les monstrueux retards accumulés dans le traitement des dossiers d’immigration, doublés d’une dispute fédérale-provinciale sur l’admission des immigrants au Québec, ont plombé les plans de ce jeune couple qui souhaitait faire sa vie en Abitibi-Ouest.

Frédérick Macé, soudeur haute pression, et Émilie Daraise, prof de science et suppléante en français au secondaire à la Polyno de La Sarre, n’ayant pas encore leur résidence permanente au Québec et voyant leur permis de travail expirer sous peu, ont choisi de s’exiler dans une autre province où les règles sont plus souples. Dans les autres provinces, la résidence permanente s’obtient généralement au bout de 6 mois. Dernièrement, des infirmières françaises de notre région ont aussi subi le même sort et ont dû retourner en France.

Rappelons qu’il y a 50 ans, le Québec se dotait d’un ministère de l’Immigration. Voyant diminuer la croissance des francophones au sein de la Confédération, la province voulait attirer des immigrants de la francophonie. Ainsi, le 20 février 1978, Québec et Ottawa signaient une entente administrative qui accroit les pouvoirs du Québec en matière d’immigration. Les immigrants seront dorénavant choisis par Québec avec approbation définitive par Ottawa.

Par la suite, le 5 février 1991, le Québec obtient le pouvoir exclusif de choisir ses immigrants dans certaines catégories. Il se voit aussi donner l'assurance par Ottawa de recevoir un nombre d’immigrants proportionnel à son poids démographique au sein de la confédération.

Malgré les multiples moyens de pression exercés par le député fédéral Lemire dans la dernière année, Émilie et Frédérick voyaient toujours leur rêve québécois coincé dans les dédales d’un système débordé. Au printemps dernier, selon des données obtenues par Radio-Canada, plus de 50 000 dossiers de titulaires d’un « certificat de sélection du Québec » (CSQ) qui ont déposé une demande de résidence permanente au Canada attendaient toujours que leur dossier soit traité par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

Il est paradoxal que le Québec, tout en voulant favoriser l’immigration francophone, voit ces derniers lui glisser entre les doigts à cause de tataouinages administratifs entre lui et Ottawa. Et, faut-il le rappeler, c’est toujours le fédéral qui a le dernier mot. Frédérick et Émilie ainsi que Palmarolle en ont payé le prix.