L’Abitibi au Congrès mondial acadien

L’Abitibi au Congrès mondial acadien

mar, 08/10/2019 - 07:52
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 «Cette fois, c’est l’Abitibi qui va ouvrir le grand Tintamarre.»

-- Armand G. Robichaud, organisateur de l’événement à Shédiac

Le samedi 17 août dernier, j’ai eu l’immense honneur, accompagné de mon frère Jacques, d’ouvrir le grand Tintamarre de Shédiac, au Nouveau-Bruinswick, la bannière des Robichaud à bout de bras. Ce fut un moment unique, rempli d’émotions intenses, de précéder cette horde de quelques centaines de cousins et cousines.

Le grand Tintamarre, institué depuis plus d’un siècle, c’est cette traditionnelle parade des Acadiens, munis d’objets hétéroclites dans le but de faire le plus de bruit possible. À tous les ans, le jour de leur fête nationale, ce rituel se reproduit pour montrer à la planète que les Acadiens, malgré leur éparpillement suite à leur déportation en 1755, existent toujours, fiers de leurs origines, de leur culture, de leur langue et de leur drapeau.

Retrouvailles Robichaud

En outre, les 18 et 19 août, avait lieu la rencontre des familles Robichaud dans le cadre du Congrès mondial acadien qui a lieu tous les cinq ans. Nous étions près de 200 à échanger, découvrir des liens de parenté et festoyer.

On m’y avait invité à présenter une conférence sur la migration des Robichaud de St-Jean-Port-Joli vers l’Abitibi en 1933. Intitulée De l’Acadie à l’Abitibi, diaporama à l’appui, cette conférence démontra, à la centaine de participants, pourquoi et comment quatre Robichaud, dont mon père, se sont retrouvés à Roquemaure puis à Manneville dans les années ’30 et ont assuré une grande descendance. À Shédiac, les quelques 150 personnes du même patronyme ont beaucoup apprécié ce bout d’histoire quelque peu méconnu.

Monsieur Azar et son ADN

Par ailleurs, une histoire rocambolesque mais aussi très émouvante nous a été racontée par un Français de la Bretagne : monsieur Azar.

Vers l’âge de 18 ans, il apprend qu’il a été adopté à l’Hôpital de la Miséricorde de Québec. Il était fréquent à une certaine époque que des couples français se tournent vers le Québec pour l’adoption. Du coup, il obtient la double nationalité canadienne et française. Plusieurs années plus tard, il entreprend des recherches pour tenter de retrouver ses parents biologiques. Bientôt il retrace sa mère qui vit à Shédiac. Cette dernière refuse cependant de le rencontrer. Il se met alors à la quête de son géniteur. Malheureusement les multiples recherches s’avèrent vaines.

En début soixantaine, toujours obstiné à retrouver le nom de son géniteur, il décide de passer un test d’ADN. Or ces tests sont interdits en France (ils le sont toujours en 2019). Il se tourne alors vers un site Internet américain qui offre, pour environ 200$, ce test d’ADN et aussi la filiation avec ses ascendants. C’est alors qu’il apprend avec stupeur qu’il est un Robichaud, descendant d’Étienne, premier arrivé en Acadie vers 1635. Âgé maintenant de 68 ans, il confie qu’il est soulagé d’enfin savoir qui il est.

Une bombe généalogique sur les Robichaud

Une autre conférence a démontré l’avancement de la science généalogique à l’aide de l’ADN.

«Un test d’ADN pour connaître son géniteur est légitime mais le demandeur doit accepter de vivre avec le résultat.»    

Denis Savard, généalogiste

Une lignée de Robichaud l’a appris a ses dépend l’an dernier. En effet, la descendance de Charles Robichaud a reçu, trois siècles plus tard, une bombe généalogique en pleine figure.

Etienne Robichaud a eu trois fils : Charles, François et Prudent. Selon des tests d’ADN, une partie des descendants de Charles ne serait pas Robichaud mais plutôt Richard. Il est connu que Charles, devenu veuf, a marié, en 1704, la veuve dite Joyeuse, Marie Bourg. Or, il appert qu’au moment du mariage, cette veuve était enceinte. Les récents tests d’ADN ont révélé que son rejeton était un Richard, ce qui fait que Charles a deux descendances.  De ce fait, des centaines de Robichaud ont appris avec surprise qu’ils sont plutôt des Richard.

Un congrès enrichissant

Le Congrès mondial acadien, outre les retrouvailles de familles, offre de ces conférences qui permettent entre autres de prendre connaissance  des histoires citées plus haut. Ce congrès permet en outre, et c’est le plus important, de maintenir et de souder les liens entre les Acadiens dispersés sur la planète.

Le prochain Congrès se tiendra en août 2024 dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse (ancienne Acadie), plus précisément  dans les municipalités de Clare et Argyle.