Avec 152 litres chacun par an, les Québécois sont les plus grands consommateurs de café à l’extérieur de la maison au monde selon le Dr Sylvain Charlebois, coauteur du Rapport sur les prix alimentaires à la consommation. Nous sommes champions des pauses-café, de la pollution par les verres en carton, des taches sur le vêtement et des ragots colportés au coin café.

Pendant que l’essence coûte en ce moment environ 1.40$ le litre, le café acheté au dépanneur, au Tim ou au McDo revient à plus ou moins 4$ pour le même litre. Au Québec, près de cinq millions de buveurs dépensent entre 600$ et 1000$ par année pour leur boisson matinale. Et pendant qu’ils s’impatientent dans l’interminable queue pour pouvoir enfin déguster leur grand café, leur véhicule consomme l’équivalent en essence. Si l’auto carbure au pétrole, son conducteur carbure au café.

Avez-vous déjà entendu quelqu’un se plaindre du prix du café? Moi non plus. Comme quoi chialer au Québec est moins affaire de réalisme que de culture. On aime se plaindre des taxes, du gouvernement, des nids de poules, du prix de l’essence, des coûts de l’électricité. Or on ferme les yeux sur la façon dont sont traités et exploités les cueilleurs du bon café chaud qu’on sirote en allant au travail et qui coûte presque trois fois le prix de l’essence.

De nombreux économistes disent que nous serions plus riches en achetant un café de moins par jour. L’économie moyenne serait d’environ 300$. Cela  équivaut à deux mois d’électricité d’une résidence, ou à 210 litres d’essence à 1.50$ le litre.

Et tous les Tim Hortons de ce monde ne s’en porteraient pas plus mal!