Voyage de pêche en République Dominicaine – 2009

Voyage de pêche en République Dominicaine – 2009

sam, 02/09/2023 - 07:54
Posted in:
1 comment

Un des rêves que mon mari a toujours eu était d’aller à la pêche sur l’océan.   Lors d’un voyage en République Dominicaine, on s’est dit que cette fois-ci son rêve allait se réaliser. Sur le bateau de grandeur moyenne, on était cinq touristes plus le capitaine et son aide.

En embarquant, j’ai vu qu’il n’y avait pas assez de sièges pour nous cinq.   L’adolescent est allé s’asseoir en haut près du capitaine tandis que les deux autres hommes étaient avec nous.  Vu que j’étais la plus petite, le guide m’a demandé de m’asseoir sur la glacière.  Ça s’est bien passé pour se rendre à l’endroit où on devait pêcher mais quand le capitaine a fermé les moteurs et que le bateau se mis à se balancer sur les vagues, j’ai commencé à avoir l’estomac en compote.  

Pendant que notre guide sortait les lignes à pêche, une grosse vague a frappé le bateau.  Je suis tombée sur le dos en bas de la glacière qui s’est ouverte et s’est vidée autour de moi.  Ce que je ne savais pas avant de m’asseoir dessus, c’est que la glacière était remplie de poissons assez gros qui nous serviraient d’appâts.   En haute mer ils ne se servent pas de petits menés comme par ici.  Les poissons avaient déjà un hameçon dans la bouche prêts à être mis au bout des lignes. J’étais assise dans du jus de poisson avec tous ces derniers autour de moi.  Vous pouvez vous imaginer que mon costume de bain puait. Cette senteur combinée avec celle du moteur diesel me donnait mal au cœur. Je me suis relevée et le guide a remis les poissons dans la glacière.  

Les vagues de plus en plus fortes continuaient de frapper le bateau qui se balançait d’un bord à l’autre. Là c’est vrai que j’avais vraiment mal au cœur. Pas seulement moi mais Donald aussi. On était penchés sur le bord du bateau pour vomir. Au bout d’un certain temps, on n’avait plus rien à sortir mais on faisait quand même des efforts.  Ça n’allait vraiment pas bien!  Le petit gars qui était assis en haut du bateau est redescendu parce que lui aussi avait mal au cœur. On a offert de payer un autre $100. chacun pour retourner au bord mais les deux autres hommes ne voulaient pas. On ne peut pas les blâmer!  

En plus d’avoir mal au cœur, j’ai commencé à avoir des crampes dans le ventre.   Près de l’endroit où on était assis, il y avait des marches qui descendaient pour aller au fond du bateau où se trouvait la salle des toilettes. Arrivée en bas, je me suis aperçue que ça brassait encore plus que sur le pont. Je rampais à quatre pattes pour me rendre aux toilettes.  Pour ne pas tomber, je me suis agrippée à la toilette parce que ça brassait en fou! Celle-ci branlait d’un bord à l’autre parce qu’elle n’était même pas vissée dans le plancher. En plus de ne pas avoir de lavabo, il n’y avait pas d’eau dans la toilette.

Pendant que je faisais des efforts pour vomir, j’ai su que j’aurais aussi la diarrhée.   Dois-je m’asseoir sur la toilette ou rester debout pour vomir? Tout d’un coup, en fournissant un effort pour vomir, une belle grosse diarrhée épaisse est sortie. Je dois spécifier que je portais un costume de bain une pièce.  Ça allait tellement mal que je me suis mise à pleurer.  Je me demandais pourquoi Donald ne venait pas voir ce qui me prenait tout ce temps.  

Je le sais que c’est écœurant pour vous autres tous ces détails mais que voulez-vous, c’est vraiment ce qui s’est passé. Alors, je continue!   J’ai enlevé mon costume de bain en essayant de ne pas trop me salir les jambes. Heureusement, qu’il y avait au moins du papier de toilette. Je me suis essuyée du mieux que je le pouvais. Il n’y avait même pas d’eau pour me laver!  Mon sac de plage était resté en haut sur le pont. Je savais que dans mon sac j’avais une bouteille d’eau, une débarbouillette humide dans un sac Ziploc ainsi que mon couvre costume de bain. Ça brassait tellement que j’ai rampé à quatre pattes toute nue pour me rendre à côté de l’escalier.  Quand je me suis levée debout, une grosse vague a fait brasser le bateau.   Je suis tombée sur le dos tout près de la chambre des moteurs qui n’avait pas de porte.  

Je me suis relevée pour me tenir près de l’escalier. Je voulais attirer l’attention mais je ne voulais pas que le guide descende. Je ne voyais personne.  J’ai dit Psst! Psst!   Le guide qui était assis près du mur pas loin des marches m’a entendu. Il s’est approché dans le haut des marches et de ma main je lui ai fait signe de ne pas descendre. Parce que je ne parle pas espagnol, je lui ai fait un signe pour lui montrer que je voulais mon sac de plage. Ouf! Il a compris!  Je me suis étirée le bras pour le prendre tout en essayant de rester caché à côté des marches. Il m’a probablement vu toute nue. 

Avec ma bouteille d’eau et ma débarbouillette je me suis lavée du mieux que je l’ai pu. J’ai mis mon costume de bain sale dans le sac Ziploc. Ensuite, j’ai mis mon couvre costume de bain pour ne pas monter toute nue. C’était comme un genre de petite robe. Elle descendait juste en dessous des fesses mais pas plus. N’oubliez-pas que je n’avais pas de petite culotte. 

Aussitôt que je suis remontée sur le pont, j’ai demandé à Donald pourquoi il n’était pas venu en bas quand il a vu que je ne revenais pas. Il m’a répondu qu’il avait passé son temps à vomir. Pauvre lui, il était blanc comme un drap. On faisait un beau couple! Parce que j’avais encore mal au cœur, à chaque fois que je devais me pencher par-dessus bord, j’essayais de le faire sans trop montrer mes fesses.    C’était un vrai cauchemar!

Bon enfin!  Les deux heures de pêche sont terminées et le capitaine se prépare à tourner de bord. Parce que le bateau ne pouvait pas aller jusqu’à la terre ferme, il fallait prendre une petite chaloupe. Imaginez-vous donc que tous les hommes ont sauté dans la chaloupe les premiers, y compris mon adorable mari. Ils avaient tous les yeux virés vers moi pour me regarder sauter. Je me suis assise sur le rebord et quand je me suis laissée tomber, ma belle petite robe de plage est remontée dans les airs. Oh!  Le joli portrait que madame a montré à ces messieurs!  Un coup rendu au bord, je me suis vite jetée à l’eau. Ça faisait tellement de bien! 

La leçon que j’ai apprise dans cette aventure, c’est de ne plus jamais m’acheter un costume de bain une pièce. Ce fut notre premier et dernier voyage de pêche en haute mer.

Si j’ai été capable de partager cette histoire humiliante avec vous autres, vous comprendrez maintenant que je ne suis pas une personne gênée. Comme on dit « Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir! »