FRANÇOIS GENDRON, 42 ANS DE VIE PARLEMENTAIRE

FRANÇOIS GENDRON, 42 ANS DE VIE PARLEMENTAIRE

sam, 30/10/2021 - 08:23
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C’était incontournable pour moi de lire l’histoire d’un député qui, après 42 ans de présence active dans notre comté d’Abitibi-Ouest, nous offrait une biographie de lui-même.

Non seulement c’est le récit d’une carrière politique, mais c’est aussi celle d’un enfant de la région, d’un adolescent pensionnaire chez les Clercs, d’un jeune professionnel en enseignement secondaire. Cette belle histoire débute à La Sarre, secteur rural, sur une ferme, période qui a pris fin après le décès accidentel de son père. Puis ce fut le collège à l’extérieur de la région, les études à l’École normale d’Amos en pédagogie et l’entrée à la Cité étudiante Polyno comme enseignant et titulaire de diverses tâches auprès des jeunes.

Ayant été collègue étudiant et collègue enseignant avec François pendant plus de 13 ans, bien sûr que les premiers chapitres de son livre, qu’il a baptisés par analogie au baseball, Prise un, prise deux et prise trois, m’ont particulièrement captivé.

La suite de l’histoire, c’est son entrée dans sa vie parlementaire. C’est une carrière non seulement longue, mais plus que bien remplie. On a droit à tous les stades de son évolution comme député, comme ministre à plusieurs postes, tous plus importants les uns que les autres et, de ce fait, des hauts et des bas d’une carrière qui exige des heures de travail sans relâche, des rencontres, des réunions, des voyages, des responsabilités énormes et un dévouement à toute épreuve.

Malgré ces étapes d’une vie complexe et exigeante, le ton narratif est à l’image du personnage :  simple, pas ampoulé, souvent égayé pas des termes populaires propres à notre région; en le lisant, on a l’impression d’entendre la voix du narrateur lui-même.

Je n’ai pas de place dans cet article pour vous parler du contenu de chacun des chapitres du livre, mais après ceux consacrés à sa période parlementaire, j’ai bien apprécié les perceptions et les descriptions des hauts personnages qu’il a eu à côtoyer dans le cadre de son travail. Je ne peux que considérer sa façon objective de parler et de présenter ces derniers. Bien sûr, c’était plus facile de vanter la personnalité des candidats de son propre parti, mais si ceux de l’opposition étaient des adversaires, il ne nous les présente pas comme des ennemis. Il a su être objectif, il n’hésitera pas à mentionner les qualités et les « bons coups » de chacun et de chacune.

J’aurais aimé cependant qu’il élabore sur d’autres personnages qui ont aussi été déterminants, sans être parlementaires dans l’histoire de son parti. Certains de ceux-ci ont été des figures influentes, mais négatives dans sa formation. Quelques-uns au hasard : Larose, Laviolette, Curzi, etc. J’aurais aussi aimé entendre son explication sur la baisse draconienne de cette belle complicité originelle du Parti québécois.

Ici, dans la région, on ne votait pas péquiste, on votait « François ». La fidélité des électeurs s’est effritée le jour du départ de ce député qui les a honorés pendant 42 ans. Malgré certains passages plus ardus à cause de la complexité, pour un profane, de tous les rouages du système parlementaire, j’ai éprouvé, pour les raisons citées plus haut, beaucoup de plaisir à lire cette tranche de « la moitié » de la vie d’un illustre personnage de chez nous.