OK pour le hockey!...

OK pour le hockey!...

mar, 30/10/2018 - 09:17
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Moé, le vieux grincheux, dans mon temps, c’était pas compliqué jouer au hockey, on allait à la patinoire, on entrait dans la cabane au milieu de laquelle trônait une « truie » qui répandait une bienfaisante chaleur. On s’asseyait sur le grand banc en U devant celle-ci, on chaussait nos vieux patins tout renversés et on sautait sur la glace, on exécutait quelques enjambées pour s’assurer que la lame du patin touchait le sol plus que la bottine et on entrait dans la mêlée.

Mais, paraît que c’est plus comme ça asteur. Non, maintenant, il faut être membre d’une équipe de hockey reconnue par une autorité quelconque qui partage les joueurs selon leur âge et leurs forces. Ils seront, au début de la saison, classés Midget, Bantam, Pee-Wee, Atome, etc. et dans chacune de ces catégories on retrouvera des AA, des A, des B et, continuez à réciter l’alphabet jusqu’à Z… Parfois, cela crée du chialage, plus souvent chez les parents que chez les enfants. Chacun pense que son « p’tit garçon » ou sa « p’tite fille » a été traité injustement, qu’il ou qu’elle aurait dû être A alors qu’on la mis, mise dans le B ou le C… D’autres fois, on accuse les coachs de favoriser leur propre rejeton…

Heureusement cependant, certains enfants et parents acceptent sans rechigner la décision de l’assemblée des coachs dans le classement de leur « aspirant à la ligne nationale »… Laissez-moi vous citer le texte d’une maman qui parle de son bambin, au moment où celui-ci ouvre l’enveloppe qui lui est adressée, personnellement, et qui lui annonce son classement pour la saison 2018 :

                T’as 8 ans mon homme. Petit homme tu me diras, mais ô combien grand je te répondrai. Tu m’as tellement appris aujourd’hui. T’as su tantôt que tu ne feras pas partie du « A ». Bien assis dans l’auto, t’as ouvert ta lettre, tu l’as lue à voix haute. Oui, on avait prévu le coup tout juste avant en te disant que peu importe ce que cette lettre contenait, tes « vieux » parents allaient être fiers de toi.

                Tu l’as lue sans hésitation. Tu l’as lue avec fierté. Et mon grand homme, au lieu d’être triste, désemparé, tes premiers mots après la lecture ont été : « Ayoye cool… ils m’ont écrit une lettre! » Au lieu d’être déçu, d’être choqué, toi t’étais juste heureux que les coachs aient pris le temps de t’écrire une lettre. Et après, t’as sûrement dit que t’avais faim aussi. Tu dis toujours que tu as faim. Et pis, arrivé à la maison, t’as juste été heureux. Simple de même.

« Moi, maman, dans le A ou le B, je vais jouer au hockey quand même. Pis je vais même être bon. » Moi, mon garçon, je m’étais préparée à ramasser un tsunami de larmes. D’après tous les parents avec qui j’avais jasé, l’après « camp du A » c’était pas facile. Mais moi, mon grand homme avec ta joie de vivre, ta manière de voir le beau dans le moins beau, t’as fait ça comme un grand. Un grand dans un petit corps. T’as vachement raison, tu vas jouer au hockey quand même. Tu vas donner ton maximum. Tu vas rire. Et la vie va continuer. Simple de même. Et entre toi et moi, la hauteur de la lettre du classement au hockey ne fait pas la grandeur d’une âme. Dans ton cœur, t’es un A+. Je suis fière de toi mon petit homme!

Isabelle Côté

                                                                                         

Eh bien! laissez-moi vous dire que des paroles comme celles-là ça me réconcilie avec le mode d’organisation du hockey « d’asteur ».

Ouais, c’est vraiment plus comme quand j’étais petit et c’est probablement mieux comme ça.