Beaucoup d'informations sont portées à notre attention par les médias. À l'émission Moteur de recherche (Radio-Canada), entre autres, cette note à l'effet qu'en provenance de pays lointains tels que la Chine, l'Inde ou le Vietnam, la marchandise destinée à remplir les étalages des magasins à rayons tarde à nous parvenir. Les commerçants déchantent... Les chaînes d'approvisionnement sont brisées. On nous prévient qu'il y aura sans doute pénurie de produits et qu'il nous faut hâter notre magasinage des Fêtes, sinon, nous risquons la déception devant des tablettes vides... Vous paniquez?

S'opère en même temps une certaine prise de conscience lorsqu'on nous donne à voir d'immenses porte-conteneurs chargés à bloc qui prennent la mer de l'Orient vers l'Occident. Ce n'est qu'une fraction de ce qui devrait normalement nous être livré puisque 75% des commandes n'arriveront pas à destination. Il y a des problèmes à tous les niveaux. Déjà qu'on ne sait pas vraiment comment sont produits les biens et services dans ces pays qui subissent aussi la pénurie de main-d’œuvre, les fermetures d'usines, les pannes d'électricité, l'inflation, toutes dues à la pandémie. Normalement, les commerçants font 40% du chiffre d’affaires annuel précisément en cette période effervescente de l'imminence du temps des Fêtes. Cette année, le doute s'immisce. L'économie vacille et nous sommes témoins des efforts décuplés pour que tout rentre dans l'ordre à temps pour Noël. À quelle enseigne logeons-nous? D'abord, achetons localement et voyons voir si nos valeurs peuvent tenir la route. Si l'on ferme volontiers les yeux sur tous les enjeux à l'échelle mondiale pour mieux nous conforter dans une tradition de surenchère factice, on se goure sur le vrai sens de Noël.

Peut-être la fête sera-t-elle un peu différente cette année, pour simplifier. Pourquoi pas? La cohue caractéristique de l'avent n'inspire pas tout le monde, après tout. Ni Amazon, assez riche pour rafler tout ce qui transite par la voie des airs ou des eaux. C'est, en quelque sorte, le bon moment de questionner le vrai sens de cette fête reconnue commerciale. Quand on se pose la question, à savoir ce qui compte le plus pour l'un et pour l'autre, la perspective de la rencontre ravit tous les cœurs! C'est notre motivation première. Après, viennent la chaude maison décorée à souhait, l'opulence de la table qui s'exprime à travers les spécialités culinaires de ceux et celles qui mettent volontiers la main à la pâte pour créer l'événement mémorable, les joies de l'hiver avec les promenades au bois, la lumière si particulière de ce temps de l'année, la musique choisie, etc. Tout cela vous semble cliché? Et pourtant, c'est du solide. Nous sommes riches d'être ensemble pour les moments qui comptent vraiment. Terminer l'année solidaires en trouvant parmi l'entourage les appuis inconditionnels et les amitiés indéfectibles qui nous font envisager la nouvelle année confiants et bienveillants.

Quant aux enfants, si la question les interpelle, ipso facto, ils vous diront - pour la plupart – les cadeaux! Les montagnes de cadeaux! Et on peut les comprendre puisqu'à lui seul, le déballage ressemble à un tour de magie et l'élément de surprise reste capital. Tous, nous savons que le risque existe tout de même qu'ils vivent une déception si le Père Noël ne peut répondre à leurs attentes! À nous de relever le défi de planifier l'alternative, le cas échéant. Voyons donc si nous pouvons vivre le compromis dans un équilibre entre la profondeur et la légèreté pour que tous y trouvent le bonheur attendu. Nos cœurs ne peuvent trouver la joie qu'en répondant à leur désir de vérité et d'équité.

Fêtons Noël ensemble! À l'An prochain!