Le terroir

Le terroir

mer, 28/10/2020 - 15:10
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Nous avons la chance de vivre dans une région jeune centenaire. Bien que nombre de terres soient maintenues en production de manière conventionnelle, beaucoup d'autres sont en friche depuis longtemps dont certaines ne servent que de réserves pour le fourrage indispensable à l'élevage de bovins, le reste étant à l'abandon…

Une terre en friche qui n'a reçu aucun intrant depuis des décennies pourrait constituer un terroir intéressant pour qui voudrait amorcer un virage vers une agriculture écologique. Le terroir est toujours unique et c'est la biodiversité de son sol qui le caractérisera. Le choix d'une ou de plusieurs cultures, d'un ou de plusieurs élevages en déterminera la richesse et rétablira l'équilibre souhaitable. Un sol est équilibré lorsque les oiseaux y sont présents, les micro-organismes, les insectes, utiles ou même nuisibles et ces derniers seront vite repérés par les volatiles, quels qu'ils soient. Tout contribue à l'équilibre vital d'un sol sauf les intrants chimiques qui nuisent à moyen et long terme à la biodiversité.

Nous sentons ce besoin de plus de vie autour de nous et en nous. Nous nous méfions de plus en plus de l'industrie alimentaire qui altère les aliments. Ceux qui sont issus de l'agriculture conventionnelle ne sont en rien comparables, sinon par leur nom, à ceux qu'un sol en santé peut produire. Tout cela se vérifie chaque année à la belle saison si nous daignons fréquenter les marchés publics qui réunissent les producteurs maraîchers de notre région pour nous offrir des produits sains, souvent biologiques, non contaminés par les engrais chimiques. Ainsi, nous regagnons un contact avec la nature par l'alimentation et il est intéressant de constater l'engouement pour le jardinage et la cuisine que le contexte si particulier de la pandémie a pu susciter chez beaucoup de gens devenus soucieux de leur santé.

Malheureusement, les systèmes sont établis de telle sorte que seules les grandes entreprises agricoles bénéficient du soutient de nos gouvernements. Si on veut que les choses changent, il faut bien commencer quelque part et permettre l'accessibilité aux terres, le développement de petites exploitations et la multiplication des petites fermes de proximité. En favorisant déjà les petits producteurs locaux, nous agissons pour qu'un réel changement se produise et que les politiques agricoles s'adaptent aux attentes d'une population de plus en plus consciente des tenants et aboutissants d'une agriculture à revoir de fond en comble.

Paraît cette semaine aux Éditions du Passage un ouvrage fort intéressant sur la culture fondamentale intitulé Autoportrait d'un paysan rebelle, par Christian Barthomeuf. La préface de Laure Varidel en fait l'éloge. Ce documentaire s'adresse à qui veut encore élargir sa conscience face aux bienfaits d'une agriculture peu interventionniste mais saine et porteuse de sens pour les générations futures et les siècles à venir. À lire…