Y a-t-il des Acadiens dans la salle?

Y a-t-il des Acadiens dans la salle?

mar, 05/02/2019 - 14:53
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Vous connaissez le Congrès mondial acadien (CMA)? Il y a fort à parier que peu de gens en Abitibi, vivant loin du berceau acadien, aient entendu parler de cet évènement. Pourtant, un grand nombre de familles abitibiennes ont leur ancêtre originaire d’Acadie.

Le CMA, c’est un grand rassemblement de familles acadiennes qui a lieu à tous les cinq ans (le 1er a eu lieu en 1994), chevauchant la fête nationale des Acadiens du 15 août. En 2019 se tiendra la 6e édition de cette grand-messe qui attire des descendants d’Acadie de partout sur la planète. Le congrès a pour but de commémorer les grandes retrouvailles des familles acadiennes déportées en 1755, qui ont tenu un immense rassemblement de plusieurs semaines à Memramcook, Nb, en 1886, soit plus de 130 ans après avoir été dispersés.

Permettez-moi de vous raconter brièvement la triste histoire des Acadiens. Ils furent les malheureuses victimes de ce qu’on qualifie aujourd’hui du premier génocide, perpétré par l’Angleterre, à tout le moins en terre d’Amérique. En 1755, après plus de 120 ans sur leurs terres, ils furent déportés dans les colonies anglo-américaines de la Virginie, du Massachussetts, du Connecticut, de New-York, de Pennsylvanie, du Maryland, de la Géorgie, des Caroline du Nord et du Sud.

Mais l’on ne se débarrassait pas aussi facilement des Acadiens… Leur instinct de survie, leur solidarité, leur fierté, leur force, leur endurance et leur détermination firent que bien des années plus tard, à la fin des hostilités, une grande majorité de survivants reprirent le «chemin de la maison». Ils revinrent bien souvent à pied et à travers bois, bravant les intempéries, les dangers de la nature, la maladie, et bien d’autres dangers auxquels ils s’exposaient, car l’hostilité à leur égard était encore bien palpable. Certains retournèrent en Nouvelle-Écosse dans leur belle Acadie, d’autres décidèrent de s’installer au Nouveau-Brunswick, aux Iles-de-la-Madeleine ou ici même au Québec où ils retrouvaient ni plus ni moins leurs cousins français, parlant la même langue qu’eux,  ayant sensiblement la même culture et surtout la même mère-patrie.

C’est au Québec que nous retrouvons aujourd’hui le plus grand nombre de personnes ayant du sang acadien. Nous sommes entre 1 et 1,5 million à pouvoir s’identifier comme tel et en être fiers! Fiers d’avoir survécu, mais surtout fiers de nos ancêtres qui n’ont jamais abandonné et qui ont lutté au péril de leur vie.

Toujours est-il que la 1e édition du Congrès mondial acadien s’est  tenue en 1994 dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Le deuxième Congrès, en 1999, s’est déplacé en Louisiane où une importante communauté acadienne y prospère depuis plus de 260 ans.

En 2004, on a frappé un grand coup. On a réuni les familles en Nouvelle-Écosse, berceau acadien d’avant la déportation. C’était la première fois que ces derniers se rassemblaient sur leur terre ancestrale depuis le Grand Dérangement, 250 ans auparavant. Plusieurs milliers y ont participé. Nous, les Robichaud, étions plus de 800 pendant deux jours à échanger et à partager nos filiations. Ce furent des retrouvailles en terre d’Acadie où d’intenses émotions se lisaient sur les visages. L’auteur de ces lignes y était et il a pu fouler la terre de son ancêtre Louis, juste à côté de l’Établissement de Champlain à Port-Royal (aujourd’hui Annapolis Royal).

S’ensuivit le Congrès de 2009 à Shippagan, puis celui de 2014 qui couvrit le NB, le Maine, aux USA et le Témiscouata au Qc.

Cette 6e édition, du 10 au 24 août 2019, se tiendra simultanément dans le sud-est du Nouveau-Brunswick (Moncton et Shédiac) et à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard.   

À Palmarolle et les environs, plusieurs familles sont de descendance acadienne. Qui ne connait pas un Poirier, un Melançon, un Daigle ou un Richard. Pour vérifier si vous en faite partie, rendez vous à :

http://www.federationacadienneduquebec.com/patronyme.php

Et si oui, levez la main, dites-le haut et fort. Soyez fiers de la persévérance et de l’opiniâtreté de ce peuple qui, après plus de 260 ans depuis l’éparpillement, a réussi à protéger sa langue, sa culture et son drapeau.

Et s’il vous tente de vous joindre à vos cousins acadiens en août, visitez ce site :    www.cma.ca