Jocelyne Beaulieu et Marie-Philippe Vachon : de mère en fille

Jocelyne Beaulieu et Marie-Philippe Vachon : de mère en fille

jeu, 07/03/2024 - 08:23
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« Mes filles, elles sont nées et elles ont grandi dans la culture et la musique. Elles ont toujours baigné dans un milieu artistique, c’est normal pour nous. C’est inné chez moi et j’ai transmis cette passion à mes filles sans m’en rendre compte nécessairement. » - Jocelyne Beaulieu. 

Originaire de Dupuy en Abitibi-Ouest, Jocelyne Beaulieu quitte le territoire témiscabitibien pour effectuer ses études collégiales et universitaires dans le domaine de la musique. Dès la fin de son parcours scolaire, la musicienne s’empresse de revenir en région où elle débute sa carrière à titre d’enseignante de musique à Amos et ensuite à La Sarre.

Pendant 35 ans, Jocelyne a inspiré et transmis sa passion de la musique aux élèves de la Polyno. Motivée, créative et innovatrice, Jocelyne est l’une des pionnières de la concentration musique à La Sarre qui fut en place pendant environ 8 ans.

En plus de ses multiples implications à la vie culturelle d’Abitibi-Ouest, Jocelyne Beaulieu est mère de trois filles : Audrey, Élizabeth et Marie-Philippe. Les trois femmes ont baigné dans l’univers de la musique et de la culture dès leur plus jeune âge. Âgée de seulement 4 ans, Audrey jouait un rôle dans la comédie musicale La mélodie du bonheur de la chorale Les bouts en train dirigée par sa mère.

« C’était moins de trouble pour moi de l’amener aux répétitions et de lui donner un rôle. Je n’ai jamais eu besoin de lui montrer ses textes, elle regardait le film et elle connaissait les répliques de tout le monde par cœur », se souvient Jocelyne Beaulieu.

C’est en 2000 que la chorale Les bouts en train cesse de produire des spectacles en Abitibi-Ouest, Jocelyne en profite pour se concentrer sur ses implications auprès de La Troupe à cœur ouvert. Encore aujourd’hui, Jocelyne demeure à la direction musicale des différents projets de l’organisation. 

Une passion familiale 

C’est à l’âge de 10 ans que Marie-Philippe, la benjamine de la famille Vachon, effectue sa première apparition dans la production de la Troupe à cœur ouvert : Le Roi Lion. Depuis 2004, Marie-Philippe n’a manqué qu’une seule production de la Troupe, alors qu’elle rendait visite à sa sœur au Cambodge.

Comme sa mère, Marie-Philippe cumule les engagements et les projets. Kinésiologue de profession, elle occupe également le poste de gérante au Gym Oxygène de La Sarre depuis maintenant 4 ans. Elle est aussi ambassadrice pour l’Abitibi-Ouest et fait partie de la Sale ligue d’improvisation de La Sarre (SLI).

« Je pense que ma mère m’a transmis la persévérance. De croire en nous que l’on est capable d’atteindre nos buts et nos objectifs. Quand j’ai commencé à faire de l’improvisation, je suis allée à un camp de recrues et je me suis dit ‘’si ça ne marche pas au moins je l’aurai essayé.’’ De toujours essayer d’aller un petit peu plus loin, parce que parfois ça peut nous amener à des endroits que l’on n’aurait pas pensé se rendre. Il y a des gens qui regardent ce que notre famille fait et ils disent que nous sommes ‘’fous’’, mais pour nous c’est juste normal on a été élevées dans ça, on a toujours été très occupées. On dormira plus tard », raconte en rigolant Marie-Philippe.

Bien que ces deux sœurs ne l’accompagnent plus sur scène pour les productions de La Troupe à cœur ouvert, ces dernières ne sont jamais bien loin en coulisses ou dans la salle.  

Des femmes fortes 

« C’est drôle parce qu’il y a une chanson dans la comédie musicale du Paradis du Nord qui s’intitule Les âmes fortes qui faisait référence aux religieuses de l’époque et les femmes fortes c’est nous maintenant », se remémore Jocelyne Beaulieu.

En effet, Jocelyne Beaulieu et Marie-Philippe Vachon n’ont jamais craint de se tenir debout notamment dans leur parcours professionnel respectif où parfois elles ont eu à faire face à certains préjugés.

« Dans mon métier des fois, je suis kinésiologue donc j’entraîne des gens et je sais que certains hommes ne vont pas vouloir venir me voir, parce qu’ils pensent que je n’ai pas les capacités ou les compétences pour le faire. Ce n’est pas parce que je suis une femme que je ne sais pas entraîner une personne pour l’amener à atteindre ses objectifs. Oui il reste encore un petit peu de préjugés à défaire, mais la plupart du temps quand on apprend à me connaître on sait que je suis capable de bien effectuer mon travail », raconte Marie-Philippe.

La pomme n’est pas tombée bien loin de l’arbre, alors que Jocelyne n’a jamais laissé son sexe lui dicter ses actions.

« Je ne me suis jamais sentie brimée parce que je suis une femme. Ce que j’avais à faire, je l’ai fait. Dans le milieu où je suis, c’est-à-dire diriger une harmonie scolaire c’est tel que tel, mais j’avais aussi un stage band et ça, c’est plus rare. Quand on allait en compétition j’étais souvent la seule femme qui dirigeait un stage band. Mais pourquoi pas ? C’est de la musique ! J’avais envie de le faire, donc je l’ai fait. Ce n’est pas parce que je suis une femme que je voulais tasser les hommes. Si un homme est meilleur que moi, il peut prendre ma place, mais ça a l’air qu’il n’y a personne qui a pris ma place », conclut en riant Jocelyne Beaulieu, qui a d’ailleurs su se démarquer lors de plusieurs compétitions musicales. 

Photo La Troupe à cœur ouvert et le Citoyen