Au moment où les partis politiques au Québec tentent de rivaliser à qui a le meilleur plan pour lutter contre les changement climatiques, il ne s’est jamais tant vendu de VUS chez-nous. Selon une étude à laquelle a participé l’organisme Equiterre, le nombre de VUS, de camionnettes et de fourgonnettes dans le parc automobile a augmenté de 306 % au Québec entre 1990 et 2018. De plus, les ventes de camions légers, incluant les VUS, les camionnettes et les fourgonnettes, représentaient 81 % des ventes entre janvier et septembre 2021 dans tout le pays.

De plus en plus performants, de plus en plus équipés d’options donc plus lourds, plus énergivores et plus polluants, on nous les offre à grands coups de publicités ciblées frappant l’imaginaire, la dernière étant l’adrénalinologie. On y voit ces deux femmes, toutes excitées, monter à bord d’un de ces gros véhicules et émerveillées de constater toute la technologie de pointe illustrée à l’intérieur.

Certaines voix proposent de surtaxer ces véhicules. Cette mesure, par ailleurs valable, serait, du moins à court terme, contraignante financièrement pour les familles et ne ferait pas l’unanimité dans la population. Personne n’aime se faire dicter ses choix de consommation, surtout pas par nos dirigeants. En outre, rappelons que le marché peine à produire des produits de remplacement, d’où de longs délais d’attente, et que le développement du transport en commun avance au pas d’une voiture à cheval.

D’autres mesures plus subtiles, qui passeraient inaperçues et seraient plus acceptables socialement, pourraient être explorées.

Certes changer les habitudes d’une population est un long processus. Pensons seulement à l’obligation de porter la ceinture de sécurité à bord de son véhicule. Or il semble curieux que personne ne songe à tenter de modifier les habitudes des consommateurs en amont. Quand on sait que la publicité influence fortement nos choix de consommation, pourquoi ne pas d’abord interdire la publicité sur ces véhicules énergivores? On a déjà légiféré pour interdire la publicité sur les produits du tabac. On connait l’impact que cela a eu sur la diminution de la consommation de ce produit. Pourquoi ne ferions-nous pas la même chose pour les VUS et autre énergivores? Le tabac, c’était une question de santé, me direz-vous. Or la pollution qu’engendre ces gros véhicules est aussi une question de santé.

L’encadrement de la publicité sur les véhicules énergivores devrait également s’accompagner de campagnes de sensibilisation visant l’abandon graduel des VUS et le transfert vers des véhicules plus propres. Par le biais, cela inciterait les producteurs à s’ajuster à la nouvelle demande.

Faisons du transport en commun, des véhicules propres et des déplacements verts un choix adrénalinologique.