Le maître et l'élève

Le maître et l'élève

ven, 11/10/2019 - 17:47
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Le 13 septembre dernier, le Journal Le Pont était invité à assister à une démonstration « d’éducation ». Le maître s’appelait Alain et l’élève répondait au  nom de Pinky. L’école, c’était un grand champ de foin d’un demi- kilomètre du rang 7 de Palmarolle.

Pinky c’est un griffon Korthals de 16 mois, de race pure, qui est particulièrement doué pour la chasse aux volatiles. Son rôle est de localiser le gibier et d’informer le chasseur de l’endroit où il se trouve.

« Bien oui, direz-vous, bien oui, on connaît ça : le chien aperçoit un oiseau, il décampe en aboyant et le fait lever puis, paf! le chasseur le tire et le chien lui rapporte la dépouille. Il n’y a pas mobile à faire un reportage sur le sujet ». Mais voilà ce n’est pas ainsi que cela se passe.

Ce chien ne fait pas lever l’oiseau, il le cherche d’abord grâce à son flair très développé. La proie est laissée à un endroit éloigné dans le pré, parmi les touffes de végétaux. Puis le maître sort le chien de son véhicule et là commence la recherche. Il faut voir le cabot arpenter le pré, de long en large, dans une course folle sans arrêt. On le dirait pris de panique et complètement désorienté jusqu’au moment où il s’arrête brusquement, le corps allongé, le nez pointé en direction de la cible, une patte de devant légèrement repliée. Il est figé et un léger tremblement l’agite. Sans bouger, sans émettre de bruit, il attend que son maître s’approche à ses côtés et c’est ce dernier qui fera lever l’oiseau juste assez pour le mettre à portée de fusil. Puis paf! Le volatile est atteint et choit dans la verdure.

Pinky demeure toujours immobile. Il attend, mais qu’est-ce qu’il attend? Un nouveau commandement... Inutile de vous dire qu’à l’ordre donné : « Va chercher! » il décampe en trombe, ramasse le gibier et revient se placer aux pieds de son maître. Il lui faut un nouveau commandement pour qu’il laisse tomber son « colis ». Après cela, il a bien sûr droit à moult caresses et compliments.

Oui, mais la chasse se fait surtout dans des espaces boisés, direz-vous. Rien ne change dans le comportement de l’animal, peu importe l’environnement. C’est grâce à une cloche au cou de son élève que le maître peut le suivre. Si le grelot s’arrête, c’est que le chien a localisé un gibier. Il s’immobilisera, pointera le nez dans sa direction et attendra le chasseur.

Ce que l’on décrit ici, c’est une partie seulement des talents et des capacités de ce Pinky, même s’il n’a que 16 mois. Son éducation se poursuivra encore plusieurs années. Il deviendra de plus en plus instruit et savant, car il assimile facilement les comportements et les connaissances que son maître, Alain, lui prodigue.

Le chien suit des cours dispensés par son maître, mais ce dernier doit aussi suivre une formation pour savoir bien dresser son protégé. Et cette formation, il l’a prend dans ses lectures, dans des rencontres entre éleveurs, mais aussi dans des concours et des expositions. Chaque année, Alain se rend à plusieurs de ces concours où il doit faire la démonstration du savoir et de l’adresse de ses bêtes. Après chacune de ces rencontres, « il  » ou «  ils » reviennent à Palmarolle avec des trophées, des médailles, des rubans et des mentions d’honneur.

Très discret et humble, Alain Marcil ne se vante pas de ses prouesses, mais le Journal  Le Pont se permet de vous révéler qu’il se classe parmi les meilleurs dresseurs non seulement au Québec, mais au Canada tout entier. Cela exige patience, tact et savoir-faire. Ce qu’on a surtout remarqué lors de notre visite, c’est cette connivence et cette affection qui existent entre le maître et son élève.

Les gens présents à cette activité en sont revenus impressionnés et admiratifs d’avoir été témoins de telles performances d’un animal attaché si étroitement à son « humain ».

N.B. — Si vous voulez en savoir plus sur le griffon Korthals et voir des photos, rendez-vous sur Google et tapez le nom de cette race.