Comme un cri du « chœur »

Comme un cri du « chœur »

jeu, 30/05/2019 - 09:42
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Quand j’étais écolier à la petite école du rang, Isabelle, notre enseignante, nous faisait chanter tous les jours, après le chapelet, avant de reprendre les cours de l’après-midi. Pour moi et pour tout le groupe de la cinquième à la septième année, c’était le plus beau moment de la journée.

On interprétait bien sûr le répertoire de La Bonne Chanson de l’abbé Gadbois, de même que des mélodies populaires de l’époque. Je me souviens même d’avoir appris et interprété L’hiver a chassé l’hirondelle de Marcel Martel.

On ne se préoccupait pas d’avoir la note juste; on chantait à s’époumoner, comme si on avait voulu que notre voix domine celle des autres. C’était pour nous comme la continuation de la récréation. On chantait non seulement en chœur, mais surtout avec cœur. Parfois cela empiétait sur le temps de classe, mais quelle belle culture et quel plaisir on en a tirés.

Le jeudi 2 mai dernier, j’ai revécu ces moments de mon enfance en assistant au concert des élèves du Pavillon Dagenais de Palmarolle. Des enfants chantaient, jouaient de plusieurs instruments, bougeaient et surtout souriaient et criaient leur plaisir. J’ai revu ma maîtresse, nous tonifiant, nous éperonnant et nous poussant à vivre ce que l’on chantait.

Cinquante ans plus tard, cette Isabelle s’appelle Karine Morasse. Une boule d’énergie s’agitant et ondulant devant une potée de bouts de chou criant leur fierté de se donner en spectacle devant leur papa, leur maman, leurs grands-parents et même pour quelques-uns, leurs arrière-grands-parents. Tous les enfants n’étaient pas sur la scène. Une flopée de marmots en bas âge gambadaient joyeusement dans la salle tandis que d’autres se laissaient bercer dans les bras de jeunes mamans ou roupillaient dans leur landau.

Selon les estimations, environ 500 spectateurs assistaient à cette prestation. Palmarolle était donc représenté par un tiers de sa population. Quelle bonne idée d’avoir choisi de donner ce spectacle à l’aréna en profitant du décor et de l’aménagement resté sur place à la suite de la soirée Vins et Fromages. On n’avait pas assez de sièges pour tout ce monde? Pas grave! Chacun des jeunes spectateurs de l’école apportait sa chaise. Encore un bel exemple de débrouillardise et de coopération au succès de cette manifestation. On a eu aussi la preuve qu’un aréna peut servir à autre chose qu’au hockey. Pourquoi ne regarderions-nous pas la possibilité d’utiliser cette bâtisse à des fins culturelles pendant la saison estivale?

Je ne pouvais retenir mon envie de donner mon appréciation de ce spectacle, non pas pour en décrire toutes les étapes et les détails, mais surtout  pour souligner le travail de ces enseignants(es) et de leurs collaborateurs(trices) pour la réalisation de ce spectacle qui a permis aux enfants de performer dans la joie, dans la bonne humeur et dans le plaisir.

On peut même considérer cette manifestation de niveau régional, car les jeunes de 1re et de 2e secondaire de l’école Dagenais sont issus des municipalités environnantes et leur apport a été marquant, tant en groupes que par des interprétations de solistes de talent.