Famille Jos Lapointe, le grand départ pour les USA

Famille Jos Lapointe, le grand départ pour les USA

ven, 23/12/2022 - 11:19
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Parce que la van de mon père était remplie à craquer, il ne pouvait pas apporter plus que 2 passagers. C’est donc Claude et Lise qui sont partis avec lui (les deux qui ont mal au cœur en auto). Mes trois autres frères et sœurs et moi, on s’est entassé sur le siège arrière dans le Volkswagen de ma grand-mère.  

Grand-maman Lapointe était bien consciencieuse quand elle conduisait et ne voulait pas enfreindre la loi. Quand on est arrivés au centre-ville de Montréal, on était en train de traverser l’intersection quand le feu vert a changé au jaune.  Sans perdre de temps, ma grand-mère a appuyé sur le frein et a commencé à reculer.  Ma mère a dit : « Mme Lapointe qu’est-ce que vous faites là? »  Ma grand-mère a répondu : « Tite-fille on ne passe pas sur une lumière jaune ». Vous auriez dû entendre le klaxonnement des autos derrière nous.  

Quand on est arrivés à la frontière américaine, l’agent qui ne parlait qu’anglais, nous posait des questions. Ma mère lui a montré notre visa et passeports. Ma grand-mère qui voulait être certaine que l’agent nous comprenait s’est mise à parler comme ceci : « Eux, pas revenir Canada. Rester États-Unis. Moi, revenir Canada ». C’était tellement comique de l’entendre. Le voyage s’est bien déroulé.  Nous sommes arrivés à Leominster, Massachussetts, sans problème.  Cette ville se situe à 40 milles à l’ouest de Boston.   

En arrivant, on ne pouvait pas aller directement au logement que mon oncle Arthur avait pour nous autres car il n’était pas tout à fait prêt.   Il nous avait trouvé une grande maison meublée à deux étages qu’on pouvait louer pour un mois.  On a fait connaissance avec les enfants de la maison voisine. Même si on ne se comprenait pas, mis à part quelques mots, on s’amusait bien ensemble. Je me souviens que mon amie Sheila m’avait invité un après-midi pour prendre le thé dans sa maison. Je ne sais pas si elle voulait jouer à la madame mais j’y suis allée par curiosité. Je venais d’avoir 13 ans. Pendant que maman et papa travaillaient, c’est moi qui m’occupais des quatre plus jeunes et je faisais aussi le lavage, ménage, repas, etc. Mon frère Claude m’aidait aussi. Quand j’allais faire l’épicerie au Stop & Shop pas loin de chez-nous, j’avais le droit de revenir à la maison avec le charriot du magasin mais il fallait que je le rapporte, ce qui était comprenable.

Je me souviens de la première fois que maman m’avait envoyé à l’épicerie pour acheter du sel.  Je ne pouvais pas le trouver parce que leur boite de sel était ronde et bleue royale, différente de notre sel Sifto qu’on connaissait.  Je suis allée trouver la caissière et je lui ai dit seulement un mot « salt ». Elle disait « What? »  Je répétais « salt ».   Elle ne comprenait pas plus.  Elle m’a donné un morceau de papier pour que je l’écrive. Elle a dit « Ah! Salt ».   J’étais tellement insultée.  Je prononçais mon « A » un peu différent d’elle.  

À suivre