Ils ont vaincu le lac Abitibi

Ils ont vaincu le lac Abitibi

sam, 01/04/2017 - 10:54
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De Landrienne à Rouyn-Noranda, de Dupuy à Gatineau, 19 aventuriers(ères) ont bravé le vent, le froid et des conditions de ski exécrables sur le lac Abitibi lors de la traditionnelle Traversée qui s’est déroulée du 8 au 11 mars dernier.

Ils venaient de La Sarre, Palmarolle, Dupuy, Rouyn-Noranda, Landrienne, Val-d’Or et Gatineau. Une dizaine d’entre eux en étaient à leur première expérience en camping d’hiver. Et ils se sont élancés à l’assaut du lac avec enthousiasme, mais aussi avec anxiété devant l’inconnu. Menés par notre musher des 23 dernières années, Yvon Calder, le groupe a d’abord foncé dans la trouée de huit kilomètres qui mène au lac.

Une neige collante

Dès le départ, une subite et abondante averse de neige, d’une durée de quinze minutes, s’est soudainement abattue sur nos têtes et a rapidement blanchi nos traîneaux. Malheureusement, cette neige trop douce s’est avérée un désastre. Elle adhérait à la semelle des skis et annulait la glisse. Plusieurs ont dû retirer leurs skis, chausser des raquettes ou se rendre au lac à pied. Sur ce dernier, le vent avait balayé la nouvelle neige et nous avons du skier sur une surface croutée et glacée, résultat du verglas de la veille. Avec un fort vent de face, nous progressions lentement et nous dûmes raccourcir le trajet prévu de cette première journée.

Du jamais vu en 23 ans

Quand on dit que le lac Abitibi est imprévisible et qu’il nous réserve toujours de mauvaises surprises, nous avons été bien servis. Il nous attendait de pied ferme le torrieu. Lors des 2e et 3e jours, des îles Mosher à l’île Poplar, nous aurions eu besoin de patins à glace. En effet, la surface du lac ressemblait à une immense patinoire. Des conditions que nous n’avions jamais affrontées en 23 ans. Et un vent froid de 30 à 50 kilomètres heure nous obligeait à avancer prudemment. Garder l’équilibre était le premier souci de chacun. À tout moment, le vent balayait nos traîneaux qui se retrouvaient souvent devant nous, quand ils n’étaient pas simplement renversés. Deux participants, intuitifs peut-être, s’étaient munis de crampons et ont aisément fait le trajet à pied. Dès qu’une île se présentait, nous profitions de cet abri pour prendre une pause et vérifier l’état de chacun. Heureusement, malgré quelques chutes, nous n’avons déploré aucunes blessures.

Jour 4

La dernière journée, avec 20 kilomètres à franchir et malgré une meilleure glisse, a été gâchée par ce foutu vent du noroît qui s’amplifiait, voulant vraisemblablement nous narguer jusqu'à la fin. Dès qu’on lui tournait le visage, il mordait comme un chien enragé. Comme un cheval qui retourne vers l’écurie, nous avons avalé ces 20 kilomètres en cinq heures, touchant la rive à deux heures. Un comité d’accueil nous attendait à bras ouverts. La tension accumulée, l’émotion et la fierté de la réussite firent pleurer plusieurs d’entre nous.