Chronique

Dans mon corps de jeune fille

Un jour, ma mère m'offrit un soutien-gorge. J'avais 12 ans et à peine pouvais-je voir un semblant d'une « chique de gomme » comme indice d'un début de poitrine. Je portais alors cet attelage qui me rendait mal à l'aise et qui faisait de moi une jeune femme. Ma mère était inquiète et voulait sans doute me protéger de certain vieux monsieurs prédateurs qui, à l'hiver de 1952, se promenaient en traineau chauffé tiré par un cheval, et qui invitaient les étudiantes qui revenaient de l'école à y monter pour se « réchauffer ».

La danse des épinettes noires

Sans avertissement, en ce début d’après-midi d’octobre, au moment où on s’apprêtaient à sortir pêcher, le vent du noroit s’engouffra dans le goulot à l’ouest du camp, derrière le cap garni d’épinettes. En l’espace de quelques minutes, des vagues moutonnées hautes de deux pieds défilèrent au bout du quai et jusque de l’autre côté de la rivière trois cents mètres plus loin. Les chaloupes, amarrées au quai, dansaient et cognaient rageusement contre celui-ci.

Novembre... Enfin!

Ce mois est triste, gris, synonyme d'agonie, même de maladie parfois lorsque nous nous adaptons difficilement aux conditions de ce passage d'une saison à une autre. Oui. Un passage, quelques fois très étroit, d'autres fois plutôt large jusqu'à s'y perdre de vue, un passage au même titre qu'une autre saison, celle du printemps, mais à l'envers... car l'année a deux côtés à sa médaille, peut-être trois, ou quatre.

Comment penser sa mort?

Je vous parlais récemment de Malie L'étrange, grande routeuse, qui au moment de la publication du texte « Sur la route », j'ai appris le 5 septembre dernier son décès à Paris. Je pensais à elle quinze jours plus tôt en relatant son séjour à Palmarolle. Je me plais à croire que nos pensés se sont croisées quelque part.

Expédition 51°, la nature sauvage plein la vue

Non ce n’est pas la route 138 dont le long ruban longeant le fleuve se termine à Kégaska en Basse-Côte-Nord au kilomètre 1420… Il s’agit plutôt de la route Trans-Labrador qui relie Baie-Comeau à Fermont en passant par Manic 5, puis entrant sur le territoire de Terre-Neuve à Labrador City, continue vers Churchill, Goose bay pour se terminer à Blanc Sablon, et ce sur 1700 kilomètres. Expédition 51° parce qu’une bonne partie de cette route se situe en haut du 51e parallèle.

Sur les routes

Elle est venue me voir à Palmarolle, Malie L'Étrange, en auto-stop à 80 ans en 2017. J'ai fait sa connaissance à Montréal où vivait son fils près de mon atelier "Ars Longa" sur l'avenue Mont-Royal Est. Elle y a exposé ses magnifiques photographies captées ici et là à travers le monde: de France, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. Elle est une grande voyageuse. Elle quitta Toronto où elle etaiten vacances familiale un jour d'éclipse lunaire afin de me rende visite à l'occasion de mon exposition cinquantenaire de carrière à la Maison de la Culture d'Amos.