Longue vie aux abeilles!

Longue vie aux abeilles!

jeu, 03/05/2018 - 09:58
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Les abeilles sont présentes sur terre depuis des millions d’années. C’est dans un système matriarcal qu’elles ont développé une organisation d’une efficacité inouïe et enviable. Songez que toute plante doit fleurir à maturité, mais elle a besoin d’être visitée par les insectes dans ses fleurs, quels qu’ils soient, pour que ses fruits se développent.

L’abeille est un insecte fort utile : sans elle, la pollinisation deviendrait un enjeu prioritaire sur la planète, si ce n’est déjà fait. Car voici qu’elle est menacée de nos jours par tous les pesticides que l’agriculture moderne introduit : c’est un non-sens! Nous ne remettons jamais assez en question la pertinence de ces produits toxiques sur les cultures. Toute intervention en agriculture doit absolument tenir compte de l’importance de la contribution des abeilles et aller dans le sens de leur travail. Malheureusement, tout est axé à tort sur des objectifs de rentabilité et de productivité dans des écosystèmes perturbés par des polluants de toutes sortes. En cette matière, les humains sont des apprentis sorciers…

Dans le meilleur des mondes, donc, là où les cultures biologiques respectueuses de l’environnement abondent, on installe idéalement les ruches à proximité de sources de nectar, par exemple, un champ de trèfle, un potager, un grand jardin de petits fruits, un verger ou tout cela en même temps tout autour des ruches. Les abeilles peuvent explorer les environs jusqu’à quelques kilomètres, si le jeu en vaut la chandelle, mais elles perdront moins de temps à chercher si l’environnement leur est favorable. Ainsi, elles se concentreront en un lieu et optimiseront les rendements.

À la belle saison, les abeilles vivent en moyenne 28 à 30 jours. Elles passent de nymphes à ventileuses, à sentinelles puis à butineuses (de butin) pour le reste de leur vie. Mais lorsque vient la froide saison et que les journées diminuent comme peau de chagrin, elles chassent les faux-bourdons, gardent la ruche et l’absence de lumière les plonge dans une forme de léthargie qui ressemble à l’hibernation. Elles ont moins besoin de consommer pour se maintenir en vie. Néanmoins, nombre d’entre elles mourront naturellement et c’est sur les épaules des dernières nées de la précédente année que reposera, en quelque sorte, la possibilité d’un avenir pour cette ruche. Ce sont elles qui passeront le pont d’une année à l’autre. Elles qui, avec la reine si elle est toujours vivante à la fin du long hiver, détiendront l’expertise permettant de materner le couvain après la ponte et de répéter le cycle de vie en instruisant les premières qui naîtront, après quoi, elles pourront à leur tour quitter ce monde, mission accomplie.

À la fin d’avril, la lumière naturelle qui abonde réveillera la ruche et à la première vraie belle journée ensoleillée, les abeilles feront leur « vol de propreté ». En effet car, tout l’hiver, elles ont consommé dans une faible mesure un sirop de sucre préparé par l’apiculteur et, si près de la chaleur montante, celles qui ont survécu ont du mal à se retenir, car leur nature aspire à un grand nettoyage du printemps. Elles choisiront tout naturellement, puisque le temps s’y prête, de sortir dans la lumière pour se vider des déchets accumulés dans leur système digestif. Pour prévenir la perte de beaucoup d’abeilles, l’apiculteur avisé aura soin d’installer devant ses ruches des cartons propres, à la manière de tapis, pour que ces filles de la lumière les choisissent afin de se soulager sur eux plutôt que de risquer de geler en se posant sur la neige froide et hostile où elles paralyseraient et mourraient avant terme… La faible population apparaît donc vulnérable.

C’est une étape cruciale qui mérite toute l’attention de l’apiculteur. Celui-ci prendra le temps d’observer ses ruches car il recevra, ce faisant, toute l’information nécessaire à ses futures interventions… qui iront dans le sens du travail des ouvrières. Il saura décoder les signes qui l’avertiront, entre autres, des arrivées de pollen, preuve infaillible de la présence d’une reine féconde qui a recommencé à pondre.

Et quel sera le motif du noble apiculteur, sinon l’amour pour les insectes d’or seuls capables de produire pour notre plus grand bonheur le meilleur aliment entre tous, le seul aliment qui, s’il arrive à maturité grâce aux bons soins des ventileuses et d’une saison lumineuse, deviendra inaltérable à jamais! Ultime panacée, remède millénaire, cadeau inestimable : le miel!