Récit

LA FRACTURE (Suite et fin)

Un après-midi d'été, il avait stoppé son taxi devant la maison. Il passait par hasard, étant allé reconduire un client un peu plus bas. Il était entré sans frapper, comme d'habitude, et avait jeté un regard circulaire. Ne voyant personne, il avait tourné les talons pour rejoindre la famille qu’il avait présumé être aux champs. Sur le pas de la porte, il avait hésité et était revenu à l’intérieur. Il s’était avancé lentement et avait passé la tête par la porte entrebâillée de la chambre. Elle reposait là, étendue et enveloppée dans ses soies nocturnes.

La fracture (1e partie de 2)

Ils étaient là, de l’ainée au plus jeune, serrés les uns contre les autres. Atterrés, ils assistaient au départ de leur mère qu'ils appréhendaient sans retour.

Leur père devait la conduire à l'hôpital pour soigner une maladie nerveuse, leur avait-il froidement annoncé au matin. Mais les plus vieux devinaient fort bien qu'hôpital, pour la maladie de leur mère, voulait plutôt dire hospice et qu'hospice, en 1934, signifiait prison à vie.

Les Lapointe aux USA (suite)

Durant l’été, on allait au Moose Lake avec tante Germaine, mon oncle Wilfred et leurs enfants Jeannot, Linda et Josée. Souvent, en se rendant au lac, on arrêtait sur le bord du chemin pour acheter des épis de blé d’inde frais.  Maman et ma tante les faisaient cuire sur le poêle à gaz pendant qu’on se baignait. D’autres fois, c’était un GROS chaudron de Rice-A-Roni qui était très populaire aux Etats-Unis mais qu’on ne connaissait pas au Canada.

Maudite boisson!

C’est en abordant ce sujet avec un vieux copain, Marcel, que ce dernier m’a raconté une triste histoire de son enfance. Il venait d’avoir dix ans et, à Palmarolle, plusieurs de ses amis notamment les frères Nicol, les Fortier, les Vachon (Rogatien, etc.) jouaient quotidiennement au hockey sur la patinoire du village aménagée quelques années auparavant.

LES « TECHNIQUES » DE PÊCHE À L’ANCIENNE !

En fait, lors de ces voyages de pêche au lac Abitibi, il revenait rarement bredouille. Plusieurs de ses concitoyens notamment Léo Marcil, Georges Aubin, et le jeune Jeannot Goulet venaient lui demander conseil sur ses techniques de pêche à la ligne, croyaient-ils, qui donnaient de si bon résultats. À l’occasion, cela tenait presque du miracle.

LA PROMESSE (suite et fin)

« Marie, viens te réchauffer près du poêle, j’va prendre ta place », fit une voix qui lui sembla lointaine.

Lorsqu’elle releva la tête, Wilfrid, tout emmitouflé, se tenait près d’elle. Le sourire forcé de ce dernier tentait de paraître rassurant. Elle posa tendrement une main sur le front du petit malade, le tendit à son mari, puis se leva péniblement, les jambes ankylosées par le froid sibérien régnant dans la pièce.

De la belle visite chez les Lapointe

Claude était tellement content de revoir son grand ami Michel.  Ils sont arrivés aussi avec Fernand Labonté et Jocelyne Caron ainsi que leurs filles Maryse et Marie-Claude.  Je les gardais toujours avant qu’on déménage.  On était tellement heureux de voir du monde qu’on connaissait.  Cette journée-là, on avait ramassé des bleuets dans le petit bois derrière la maison. Maman avait fait cuire un bon rôti de bœuf et légumes et pour dessert on avait un pouding aux bleuets.  On aurait dit qu’on avait le pressentiment d’avoir de la visite. La maison était en fête!