Voici une parenthèse surprise!

Voici une parenthèse surprise!

mar, 30/01/2024 - 06:45
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À l'automne 1973, après l'achat de la première maison à Palmarolle, je partais pour l'Amérique du Sud pour un séjour de 8 mois, dont le but était l'étude sur la coopération entre le syndicalisme et le mouvement coopératif.

L'appartement de la rue de L'Épée était sous-loué à un ami, Gilbert Bourgouin. J’avais reçu mon congé sans solde de Radio-Canada, j'avais suivi un cours d'espagnol de 2 mois, j’étais prête à partir ! Nous étions 10 adultes et 3 enfants pour former ce groupe d'étude qui avait pour tâche les relations du groupe avec nos contacts, un mécanicien pour nos 3 véhicules Volkwagen campeur, des spécialistes en syndicalisme venant de la CSN, une infirmière, un travailleur social et j'y assumais la documentation visuelle : photographe.

Le trajet de Montréal à Miami s'est accompli avec nos trois véhicules et de Miami à Caracas en avion. Nous devions attendre nos voitures à Caracas. C'était le temps qu'il nous fallait pour amorcer les premières rencontres à l'Université de Los Trabahadores de Los Altos et contacter les coopératives. Nous commencions à parler espagnol à l'hôtel, au restaurant et lors de nos rencontres. À Caracas, ville de 1 500 000 habitants, c’était le temps de la campagne électorale car on voyait l'affichage des couleurs des partisans politiques à chaque porte.

Premièrement, j'eus un choc en constatant que le centre-ville est au bas de la ville, comme dans une cuillère, habité par les riches et tout autour dans les montagnes " les barios de casas de carton". Nous avions reçu nos véhicules par bateau, nous gagnions en autonomie. Nous avons été accueillis dans des familles et des groupes d'intervenants sociaux. Nous faisions des excursions à la mer, visitions l'Isla Margarita, Mérida et San Cristobal.

Nous sommes entrés en Colombie par Cucuta, Buccaramanga et arrivés à la capitale Bogota (ville grouillante où on vit la nuit). Les restaurants étaient ouverts jusqu'à 4 heures du matin, ils ne dormaient jamais. Nous avions visité la pré-Amazonie, séjourné dans un village amérindien, écouté de la musique des Andes. Grâce à des coopérants venus de Suède et de Norvège nous avions visité une radio communautaire. Je n'ai pas manqué le musée de Oro à Bogota. Je dois souligner que ce voyage n'était pas un séjour touristique, il nous donnait accès à la société privée et économique des citoyens.

Nous avons consacré un mois par pays. Il était venu le temps d'entrer en Équateur par Tulcan à Ibarra. Je m’étais rendu compte que le climat politique de la Colombie était stressant, car juste en traversant la frontière dans un marché public mon corps a fait ouf ! Du côté équatorien de ce même marché la tension était différente. En Colombie, c'était le début du mouvement révolutionnaire FARC.

Tout au long de la route panaméricaine, nous avons traversé la ligne de l'Équateur incrustée dans la chaussée faite de pierres taillées que l'on appelle pavé. Nous sommes arrivés à Ottavalo, village typique où tous les citoyens sont vêtus, hommes et femmes, de leur costume traditionnel, bleu et blanc, chapeau melon et dentelle blanche, c'était magnifique !

À Quito, la capitale, nous avons pu y apprécier l'architecture Inca en pierres sculptées à même la masse " tenons et mortaises" une solution pour que les bâtiments résistent aux secousses sismiques. Tout près de la capitale, nous avons pu voir le cratère d'un volcan endormi. À ce moment, les Équatoriens vivent une période difficile avec les cartels de la drogue. En 1974, il en était tout autrement. On pouvait le comparer au Costa Rica pour la quiétude.