Histoire de maison, toute une histoire !!!

Histoire de maison, toute une histoire !!!

ven, 22/12/2023 - 15:27
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Au printemps 2023, je rénovais la Galerie Sang-Neuf-Arts afin de réouvrir à l'été. Avec Marcel et Louis qui œuvraient à la réfection du plancher et de la peinture des murs, nous parlions des prix très élevés des maisons.

Marcel me raconta que son père avait acquis, de quelques voisins qui jetaient l'éponge pour aller travailler dans les mines, quelques terres, incluant maison et grange pour la somme de 950$ : les terres des Drolet et des Côté. C'est incroyable en y repensant aujourd'hui.

Je leur racontais alors l'aventure de ma première maison. Lorsque j'étais à Québec pour mes études aux Beaux-Arts, j'ai souvent rêvé que je déambulais dans des appartements, à répétition et dans les mêmes appartements, au point où je me demandais si j'y avais vraiment déjà habité. Je n'ai consulté personne pour connaitre la signification symbolique. Est-ce que je n'aimais pas être chambreuse ou être en colocation?

Après mes études, j'ai déménagé à Montréal, sur le Boulevard St-Joseph, ensuite au carré St-Louis, puis rue Notre-Dame ouest et enfin sur la rue de L'Épée à Outremont. C'était un grand appartement de 8 ½, loué et chauffé pour 250$ par mois. Je travaillais comme graphiste à Radio-Canada depuis 1967. J'y suis resté pendant 8 ans.

En vacances à Palmarolle en 1973, je déclare à ma mère que « si ça continue je vais labourer l'asphalte ». Elle m'informe que M. Pierre Lebel, barbier du village, met en vente sa terre du rang 6 et 7 ouest, l'ancienne terre de M. et Mme Alfred Breton. Je vais sur les lieux voir la terre avec mes jeunes sœurs. Coup de foudre! M. Lebel me confirme le prix: une maison, une grange, deux terres de 100 acres chacune, le tout pour 2800$. Adjugé, vendu! Un an plus tard, je reçois un appel du ministère des Terres et Forêts qui m'offre une troisième terre qui se trouve entre les deux que je possède déjà: le prix? 1$.

En novembre 1973, je pars pour 8 mois en Amérique du Sud pour un voyage de recherche sur les coopératives et le syndicalisme, voyage appuyé par la CSN et l'ACDI. J'ai mon congé sans solde de Radio-Canada. Durant mon voyage, mon père, mon frère Jean-Maurice et M. Jean Boutin réparent la fondation de la maison, rendent le puits fonctionnel et mon frère construit un garage. À mon retour de voyage, j'apprends que le bloc appartement d'Outremont où j'avais loué mon logement avait été vendu à trois couples qui s'y installeraient dans chacun des appartements. Je disposais d'un an pour me trouver un autre logement.

À Noël, je reviens en Abitibi où j'y rencontre ceux qui contribueront à la rénovation de la maison par étape. Je commençai par remplacer les fenêtres que j'ai dessinées et que Jacques Francoeur à exécutées en équipe chez Roberge. L'isolation extérieure à été contracté par M. Émile Rancourt et M. Denis Gamache. Le fini en bardeaux de cèdre, je l'ai réalisé avec mon compagnon Mario en 1979.

Je n'oublie surtout pas la grange qui à reçu sa part d'aide: stabilisation du sol avec 52 camions de gravier, fondation en béton armé sur toute la surface de 33 pieds par 66 grâce à l'équipe de Marcel Nicol, Yvon Leblond et de notre regretté Fernand Labonté. Tous ont contribué à l'isolation des 4 murs extérieurs de l'atelier sud de 33 pieds par 33, ainsi que la pose des fenêtres commandées à La Varlope quelques années plus tôt et des portes réchappées sur des sites de rénovation ou de démolition à Montréal. Au gré des vacances, la maison et la grange reprenaient du poil de la bête. Après ces rénovations, j'ai pu louer la maison à Francine Gauthier, oui notre chroniqueuse dans le journal Le Pont!

Un vendredi, en fin d'après-midi, je vois arriver mon oncle Émilien Bégin et tante Simone Montreuil avec une caisse de bière. Quel belle façon de terminer une semaine dans les échafaudages. Et quelle surprise de constater que mon oncle Émilien, fervent « Lacordaire » pratiquait maintenant la modération à bien meilleur goût...

Suite le mois prochain... deuxième maison!