Je dois en premier lieu préciser la difficulté de dessiner un personnage en comparaison à un arbre ou une fleur. Un arbre avec une branche placée de travers à toujours l'air d'un arbre, tandis que le personnage avec un bras trop court ou mal placé semble déséquilibré et sa représentation nous agace. Le modèle vivant est plus intéressant qu'un arbre, une roche ou une fleur. Surtout parce que c'est plus difficile.

Le croquis, le dessin à l'aveugle, la lecture à vue du modèle et le dessin poussé sont des exercices comme une gymnastique pour l'artiste. Le modèle habillé ou nu: la grammaire visuelle. Avec des vêtements, il est difficile de saisir les proportions du corps, de la taille, de la longueur des jambes, des bras, de toutes les flexions du coude et du genou. Mal placés nous pouvons camoufler notre ignorance par les plis des vêtements.

Le modèle vivant nu et le portrait demandent tous les deux une grande rigueur. C'est la source d'apprentissage des proportions du corps et du visage. La rondeur, l'ovale pour le visage, la distance entre les yeux, le nez fin ou épaté, la bouche, les lèvres sont-elles minces ou charnues?

Pour les proportions du corps: calculer la dimension de la tête en rapport avec la grandeur de la personne, vérifier où arrive la taille de la personne, le siège lorsque la personne est assise, vérifier la longueur des jambes, etc... C'est le même travail à faire avec un animal, en l'occurrence un cheval: dimension de la tête = unité de mesure à comparer à la longueur des pattes, à la longueur du corps du poitrail à l’arrière-train, la largeur du tronc de l'ars au garrot.

L'humain fut toujours le principal sujet de nombreux artistes de toutes les époques. Donc on peut dire que dessiner, c'est comparer.

À suivre...