Or il y en est une autre, en voie de disparition, dont on parle peu : le bénévole. Pour l’heure, malgré sa précarité, il semble encore résilient. Cependant, la culture du bénévolat s’étiole lentement pour faire place au je, me, moi. Nous sommes à l’ère de l’individualisme, du solitarisme et du renfermement sur soi.

Le bénévole, pour ce qu’il en reste, semble appartenir à un autre âge. Soulignons en outre que le bénévolat communautaire est surtout un « sport » féminin.

Cela m’a frappé de plein fouet dernièrement quand j’ai accompagné ma conjointe à un souper honorant une trentaine de bénévoles du Comptoir familial (friperie) de notre village. La moyenne d’âge des quelques 75 convives présents m’a semblé se situer autour de 65 - 67 ans. Que des têtes blanches (loin de moi l’idée de faire de l’âgisme), à l’exception de deux ou trois grisonnantes. Saluons d’emblée la passion et le dévouement de toutes ces femmes volontaires dont la flamme est entretenue par le Chapitre des Chevaliers de Colomb de Palmarolle.

Tous les secteurs sociaux-communautaires font face à ce phénomène d’extinction. Chez-nous, de grands événements servant à financer des organismes communautaires ont mis les clés dans la porte au fil du temps faute de bénévoles. Mentionnons notamment le Bal des Semences, le Bal des Foins, et plus récemment, deux Rodéos du Camion. Ce sont des centaines de milliers de dollars qui ne seront plus injectée dans les milieux communautaires.

Or qu’en sera-t-il dans cinq ans, dans dix ans quand cette dernière vague de bénévoles s’échouera lentement sur la grève?

Y aura-t-il autre chose pour remplacer ces gens indispensables au bien-être des plus démunis et de façon plus large, à la cohésion sociale de tous les citoyens? Deviendrons-nous, dans nos petits milieux ruraux, des anonymes comme dans les grandes villes, chacun se préoccupant de sa propre personne et restant étranger à l’autre?

Lors des dernières élections municipales, nous avons pu constater que plusieurs jeunes ont décidé de s’impliquer dans l’action politique locale. Souhaitons que ce mouvement, ce nouvel intérêt de la jeunesse pour l’implication sociale fasse boule de neige et se répercute éventuellement jusque sur le plancher des vaches de l’action communautaire.