BIO OU PAS BIO?

BIO OU PAS BIO?

dim, 26/12/2021 - 13:05
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L'autre jour, moi qui ne suis (du verbe suivre!) pour ainsi dire personne sur les réseaux sociaux, je jette un œil distrait sur ce qui happe momentanément (car l'instantanéité est caractéristique de l'époque) l'attention du Général Public et je tombe soudainement sur une suite d'interventions sur le sujet du biologique en production croissante à l'échelle nationale, mais qui existe en dehors de l'agriculture conventionnelle érigée en système.  

Car le biologique, même s'il est en croissance, réussit à émerger, grâce au travail incessant des jardiniers qui y croient sincèrement de saison en saison en relevant le défi avec brio. Je résume ici le proverbe en affirmant que jardiner rend heureux. Plus de jardins en 2022!

Il est étonnant de constater la redondance des interventions de tout le monde dans ce genre de discussion gratuite et abondante... Les interventions font majoritairement référence au coût de ces denrées et à leur accès limité aux bourses les mieux garnies, font-elles remarquer... genre : C'est trop cher pour moi! Qu'est-ce qui nous garantit que c'est vraiment bio? Pour moi, c'est tout du pareil au même! J'ai juste pas les moyens! C'est pas leur petit logo qui m'impressionne! Ils s'en mettent dans les poches et puis c'est tout! C'est de la propagande! On s'est nourri à l'agriculture conventionnelle jusqu'à maintenant et on n'est pas mort! Etc., etc. Unilatéralement le pied sur le frein, ces personnes critiquent pour critiquer. Leur petit grain de sel ne construit rien de nouveau, n'apporte rien au propos, car, de toute évidence, ces anonymes désabusés ne cherchent pas à élargir leur conscience face aux enjeux qui nous concernent tous.

Cependant, je salue l'objectivité des organismes de certification biologique qui n'ont de cesse de répondre, toujours de manière très courtoise à ces intervenants qui se succèdent à un rythme effréné! Ce sont des passeurs qui, d'une rive à l'autre, ne connaissent pas la fatigue! Ils réfèrent gracieusement, chaque fois, les intervenants récalcitrants à des liens capables de les informer adéquatement sur les tenants et les aboutissants de cette forme d'agriculture plus respectueuse de l'environnement. Mais les commentaires désobligeants de ces critiques en perte d'illusions continuent d'affluer. Je comprends et déplore que rares sont ceux qui daignent lire ces informations pertinentes. Elles leur révèleraient plus que ce que leur imagination leur permet de croire. Elles pourraient les aider à pratiquer cette ouverture qui leur manque désespérément.

J'en viens à me demander si je ne suis pas littéralement en train de perdre mon temps quand, soudain, n'écoutant que mon courage, j'ose m'immiscer dans le propos. Mon intervention est d'un ordre parallèle car je souhaite saisir l'opportunité de souligner, auprès de ces casse-pied, l'importance de la transformation en cuisine des matières premières, car, non seulement est-il souhaitable de cuisiner, donc d'apprendre à cuisiner et, croyez-moi, ce n'est pas sorcier, mais encore faut-il savoir évaluer ces matières premières, connaître les méthodes de culture qui ont prévalu. On appelle ça la traçabilité. Les jardiniers bio sont à proximité, on peut les fréquenter et s'approvisionner directement. Avant tout, il est impératif de savoir ce que l'on mange et, que je sache, il n'y a pas cinquante-six façons de faire.

Nous y voilà! Faire. Savoir-faire. Vouloir faire. Et... bien sûr : avoir le temps de faire et, pourquoi pas : prendre le temps de faire! Et vlan! Retour en arrière? Certainement pas! Plutôt un pas de géant en avant et conscientisation! Quel compromis que celui d'acheter du tout fait en carton! Lisons-nous les infos sur la boîte? Nous devrions. Tous les emballages sont suspects. Qu'apprenons-nous à nos enfants si aucune implication de notre part n'accompagne le repas? Quel mérite y a-t-il à ouvrir une boîte sous prétexte que le temps nous manque? Davantage que le temps, il nous manque l'esprit, le courage, le jugement, le sentiment légitime, en cuisinant un minimum, de faire partie de la solution, et non du problème. C'est trop facile de se désister quand nombre d'émissions de cuisine génèrent les meilleurs conseils. Ennoblissons notre table pour voir conséquemment s'améliorer notre santé.

En amont, l'agriculture biologique est logique. Elle nous propose, nous assure un avenir meilleur. Elle confronte l'agriculture conventionnelle à grande échelle, offerte à petit prix, parce que subventionnée.

Jardinons-nous, d'abord? Sinon, sachons au moins estimer les efforts de ceux qui s'échinent à produire, dans les règles de l'art, l'authentique, l'essentiel, le goût du vrai, l'équilibre, le frais, le juste et l'équitable. Plus nous nous approvisionnerons à même ces petits producteurs locaux, plus ils seront nombreux à vouloir produire à petite échelle, plus les prix seront compétitifs, plus les denrées seront accessibles, plus de gens visiteront les marchés publics et finalement, mieux nous mangerons.

Jardinons, cuisinons, vivons longtemps et heureux! Bonne année 2022!