Feu, feu, joli feu!

Feu, feu, joli feu!

lun, 30/12/2019 - 09:53
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Les quatre éléments sont indispensables à la vie. Nous avons besoin d’air, d’eau, de la terre et du feu pour vivre.  C’est là une évidence. Pourtant, l’un ou l’autre peut détruire, engloutir, noyer, brûler.

Ces quatre pourraient facilement être associés aux quatre archanges de l’apocalypse, pour peu que les images de destruction par les simples éléments nous viennent à l’esprit, nous qui n’ignorons pas que les séismes violents existent, même sans les changements climatiques, phénomènes qui se font peu à peu une place dans nos consciences et qui inclinent à la révision de nos valeurs fondamentales surtout.

L’air que nous respirons à pleins poumons dans nos verdoyantes campagnes peut, s’il est aussi pur que nous pouvons le supposer, nous faire prendre conscience de la chance que nous avons de ne pas connaitre le masque. Il existe des lieux si pollués sur cette terre que l’air y est irrespirable et que sa toxicité implique le port d’un masque qui traduit la menace dont l’air accable les populations. C’est le fait de l’industrie cette fois, et non l’œuvre de la nature. Mais le vent peut constituer à lui seul une menace lorsqu’il se transforme en formidable ouragan et il n’est rien que nous puissions faire pour contenir sa puissance.

Sommes-nous certains que l’eau que nous buvons est pure et qu’à la longue, elle ne nous réserve pas quelque surprise? À voir les quantités de neige que nous laissent à fondre nos rigoureux hivers le printemps venu, on comprend que toute dépression du terrain risque l’inondation et demeure suspecte désormais pour les développeurs et les urbanistes. Il semble que plus personne ne soit à l’abri, pas même les habitants de la hauteur des terres que nous sommes. Les pluies diluviennes peuvent déplacer les montagnes et engloutir des villages entiers que les archéologues du futur, si futur il y a, fouilleront, pour tenter d’expliquer le pourquoi et le comment des d’une telle catastrophe. Encore que les glissements de terrain se produisent en réaction à l’action des eaux de pluie, certains sont le résultat de l’exploitation minière, voire de secousses sismiques dont on peut penser qu’elles ne sont pas étrangères à cette colossale industrie.

Enfin, considérons le feu que nous contemplons, harnaché dans un poêle à bois, contenu, comme le tigre dans sa cage. C’est peut-être des quatre éléments que nous prétendons pouvoir dompter et contre qui les sapeurs pestent et se battent lorsqu’il s’échappe, prend forme et trouve le combustible qui lui fournira sa toute puissance. C’est souvent la foudre, le feu du ciel, qui allume les forêts mais se peut être la négligence insouciante. La bataille est alors perdue d’avance, devant le spectacle de kilomètres de nature dévastée et réduite en cendres.

En cet hiver abitibien, songeons à la puissance de la nature dont nous sommes tributaires, en nous réchauffant, comme à l’aube de l’Humanité, au confort de la chaleur apaisante de notre foyer dont l’ardeur nous réjouit. Tout compte fait, demandons-nous d’où nous venons, et sur quoi au juste reposent les pouvoirs que nous croyons avoir sur la nature, pour nous rendre compte que des apprentis sorciers à qui la science révèle beaucoup de merveilles, mais que l’ignorance et l’étroitesse d’esprit maintiennent, malgré toutes les avancées, encore aveugles et sourds, occupés qu’ils sont à étrenner tous les jours les nouveaux jouets bientôt désuets de la pathétique obsolescence programmée.