Ce qui m’interpelle surtout dans ces situations se sont les commentaires divergents qui se propagent sur les médias sociaux. Ils oscillent entre soutien et parfois allant jusqu’au mépris. Je suis consciente que nous avons tous le droit de nous exprimer, mais à quel prix? Il est facile de porter des commentaires sans avoir à discuter de ce que nous avançons. La franche discussion nous porte à réfléchir sur l’expression verbale et non verbale que nous renvoi notre interlocuteur. Par contre, notre technologie ne permet pas toujours de bénéficier de la richesse d’un réel entretien.

J’ai parfois mal à mon espèce qui oublie souvent d’appliquer le test des trois passoires de Socrate. Ce que nous disons est-il vrai, est-il dans la mire de la bonté et est-ce utile? [1] Parfois, nous passons certains filtres, parfois, nous passons par-dessus ces trois filtres. Il nous faut alors évaluer la portée, l’impact de ce que nous avançons. Malheureusement, certains démontrent ne pas avoir la capacité de le faire. Ainsi, des personnes sont blessées par la portée des mots. Dans les épreuves des autres, ne devrions-nous pas être d’abord empathiques avant de juger? Mais bon … Par chance, la bonté habite encore une bonne partie de notre humanité. Des gestes simples aident et supportent les nôtres qui sont éprouvés par le cours de la vie.

Les bulletins de nouvelles nous présentent aussi de nombreux tableaux bousculant nos valeurs. Parfois, je veux fuir cette réalité qui nous y est présentée. Cette réalité qui me démontre que l’évolution me semble plus présente dans la technologie que dans nos relations entre humains.

Puis, il y a des chefs-d’œuvre qui nous apparaissent pour nous faire réfléchir : St-Exupéry et son petit prince. Ce livre je l’ai retrouvé dans les effets de ma mère et je me suis souvenue que je ne l’avais jamais lu au complet. En ce moment, je suis en pleine lecture de cet ouvrage que j’aurais dû dévorer il y a bien longtemps. Et quelle chance!... Le volume en ma possession est celui de la première édition française parue en 1946.

Pourquoi, je termine ma réflexion avec ce livre? Écrit, il y a plus de 75 ans, il est encore à ce jour d’actualité. Vous ne l’avez pas lu? Je vous invite à le parcourir. Vous l’avez lu? Je vous invite à le revisiter. De par sa symbolique, il nous permet un cheminement à certaines étapes de notre vie. Certes, une introspection s’impose. En fait, si nous avions encore notre créativité d’enfant, si nous n’étions pas si sérieux, si nous prenions du temps pour nous, si nous étions plus souvent en mode découverte et surtout, si nous choisissions avec notre cœur, peut-être nous, adultes, serions plus compréhensifs et ouverts aux difficultés des autres et ainsi, prendre davantage soin des uns et des autres.

Après tout, on ne voit bien qu’avec le cœur car l’essentiel est invisible pour les yeux.

[1] https://www.lespasseurs.com/3passoires.htm